Les monuments de Petra auraient été construits selon des orientations astronomiques

Publié le 17 mars 2014 par Jann @archeologie31
Lors du solstice d'hiver, le soleil est filtré dans le monastère de Petra, en Jordanie, illuminant le podium d'une divinité. Au même moment, la silhouette de la montagne d'en face dessine la tête d'un lion, une bête sacrée.
Ce sont là quelques uns des exemples tirés d'une étude menées par des chercheurs de l'Institut d'Astrophysique des Canaries et le CSIC (Espagne). Ils ont montré comment les événements célestes ont influencé l'orientation des grandes constructions des Nabatéens.
 Au cours du solstice d'hiver, la lumière du soleil couchant illumine le podium  du monastère de Petra, depuis lequel on peut voir la silhouette de la tête d'un lion. / J. A. Belmonte – A. C. González-García
Le mouvement du Soleil dans le ciel de Petra a déterminé la manière dont les monuments de cette ville (et d'autres villes Nabatéennes) ont été érigés.
Il s'agit d'une analyse statistique de la position spatiale de leurs palais, temples et tombeaux, menée par les chercheurs de Institut d'Astrophysique des Canaries (IAC), la SCCI en Espagne, et l'Université de Pérouse (Italie).
La religion nabatéenne.
Les résultats, publiés par le Nexus Network Journal, montrent que ces grands bâtiments ont été construits en tenant compte des équinoxes, des solstices et autres événements astronomiques significatifs pour la religion nabatéenne.
Les Nabatéens ont prospéré au cours du premier siècle avant JC et du premier siècle de notre ère dans ce qui est aujourd'hui la Jordanie et les pays voisins.
"Les monuments nabatéens sont de merveilleux laboratoires où les caractéristiques du paysage et les événements du soleil, de la lune et des autres étoiles interagissent," souligne Juan Antonio Belmonte, chercheur et coordinateur de l'étude, "les orientations astronomiques font souvent partie d'un plan élaboré, et, sont la possible marque de la nature astrale de leur religion (...)".
Les marqueurs de Solstice 
Un exemple frappant, celui d'Ad Deir, le monastère de Petra.
Lors du solstice d'hiver, la lumière du soleil couchant entrant par la porte du monument illumine le Motab sacré. Il s'agit d'un podium où des blocs de pierre, représentant des divinités (comme le dieu Dushara), sont placés.
"L'effet est spectaculaire, et n'aurait pas été observable les quelques jours les plus proches de ce solstice", a commenté Belmonte, qui souligne également comment, juste à ce moment, un autre phénomène curieux se produit...
Observé depuis le Motab lui-même, le coucher du soleil recrée l'aspect de la tête d'un lion, la bête de la déesse nabatéenne Al Uzza, sur les rochers d'en face.
Les calculs mathématiques montrent aussi que le tombeau de l'Urne suit un plan astronomique: il s'agit d'un autre monument célèbre où le roi Malichos II serait enterré.
Sa porte principale est centrée sur le coucher de soleil de l'équinoxe, quand le jour est égal à la nuit. De plus, les rayons de soleil pendant les solstices d'été et d'hiver, pointent sur les deux angles du bâtiment.
 Les alignements dans le tombeau de l'Urne à  Petra. Image: J. A. Belmonte-A. C. González-García – Creative Commons
"Cet ensemble étonnant de trois alignements dans le plan de la tombe, en combinaison avec des caractéristiques importantes dans l'horizon lointain ne peut guère être attribué au hasard," Souligne Belmonte.
Lorsqu'en 446  après JC, l’évêque chrétien Jason convertit le tombeau de l'Urne en cathédrale de Petra, les marqueurs du solstice ont également servi de référence dans la détermination du réveillon de Noël (24 Décembre) et de Saint-Jean-Baptiste (24 Juin), date à laquelle le monument fut consacré à la nouvelle religion.
Source:
  • Past Horizons: "Petra monuments orientated according to celestial events"

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