Thief – Le retour de Garrett
À l’heure où j’écris ces lignes, l’ensemble des sites de critiques vidéoludiques a décidé du haut de son piédestal que Thief n’était pas digne de leurs consoles. Chacun y va de ses petits arguments plus ou moins compréhensibles pour expliquer que le jeu n’est pas la killer-app qu’ils attendaient. Certains, plus doués que d’autres avec la langue de Molière, iront même jusqu’à titrer qu’il n’est plus que « l’ombre de lui-même » ; pas mal le jeu de mot.
Je trouve ces jugements un peu sévères et je dois vous avouer que j’ai éprouvé un mélange de haine et de plaisir durant les 18 heures nécessaires à son dénouement.
Alors ce n’est certes pas le jeu de l’année, il a de nombreux défauts impardonnables mais il m’a tout de même tenu en haleine durant 3 jours ; c’ est suffisamment rare que pour le souligner.
Thief – La reine des mendiants
Thief – Garrett ou ma mère va tirer
Quel plaisir d’observer ce bordel de l’époque victorienne
Je sais que nos lecteurs sont particulièrement instruits ; notamment concernant cette période où les poils étaient davantage à la mode. Toutefois, pour ceux qui n’auraient pas compris la subtile, génialissime et très juste référence de mon intertitre, le scénario de Thief est digne d’un mauvais film de Stallone ; non pas qu’il y en ait eu vraiment de « bons » ces trente dernières années, comprenons-nous bien, mais certains sont encore plus affligeants que d’autres, notamment celui-là…
Arrrggg. J’ai fait sploutch !
Pour en revenir à Thief, vous incarnez Garrett, un maître voleur qui essayera de retrouver son amie et partenaire de vol disparue lors d’un coup raté où avait lieu une mystérieuse cérémonie ésotérique. Ce détail a son importance car il donnera lieu à une pirouette scénaristique inattendue permettant d’introduire du paranormal dans une série jusque-là très terre à terre. Ça sera d’autant plus utile que ça justifiera les pouvoirs extrasensoriels de Garrett qui, vu que nous sommes sur consoles et en 2014, se doit de voir briller les éléments sur lequel il doit interagir sous peine de frustrer les joueurs non-initiés. Admettons-le, la modernité c’est parfois bien mais ce n’est pas systématique…
Thief – L’IA n’est pas toujours très perspicace
Thief – Infiltres-toi si tu peux
Cet hôpital n’est pas sans rappeler Freddy 3 ou American Horror Story
Armé d’une arbalète aussi stylée qu’inutile, vous vaguerez dans les rues et sur les toits de la cité tout au long des huit chapitres du jeu. Furtivité, souplesse, dissimulation et faufilages dans l’ombre seront votre lot quotidien. Ne vous imaginez pas en train de courir en balançant baignes et flèches entre les deux yeux à qui vous croisez, car ici le système de combat ne le permet pas. Non c’est même volontairement merdique pour vous contraindre à jouer le jeu de l’infiltration discrète.
Durant les phases d’infiltration, à vous de choisir le meilleur chemin pour atteindre votre but. Celui-ci sera parsemé de bris de verres, d’animaux et d’éclairages qu’il faudra appréhender en douceur pour ne pas alerter les gardes. Ces derniers, pas très fute-fute, empruntent en boucle le même chemin comme des robots. Les libertés sont bien présentes même si Thief souffre évidemment de la comparaison avec Dishonored ; qui avait placé la barre très haute sur cet aspect.
Thief – un petit coté assassin’s creed
Si tout comme moi, vous avez la délicatesse d’un rhinocéros dans un magasin de porcelaine, il faudra subir énormément de « Die And Retry » aussi agaçants que stimulants, pour atteindre le prochain checkpoint. L’IA, parfois à la ramasse, n’empêchera pas le challenge de taille même si les fans de la première heure en attendaient certainement davantage ; et ne s’en cachent pas si l’on en croit tout ce qu’on lit sur les forums.
Thief – La bande annonce
Thief – A cheval sur deux générations
Thief – un piège ça se désactive
Avec un développement étalonné sur quatre ans, Thief se retrouve à cheval sur deux générations et cela se ressent. Le résultat à l’écran bien que correct, peut décevoir ; faut dire que c’est un des premiers vrais jeux « nextgen » disponible sur consoles au sein d’une ludothèque tristounette.
J’ai réalisé le test du jeu sur PC et je n’ai pas eu à déplorer le moindre ralentissement ou autres chargements ennuyeux. Le résultat à l’écran est satisfaisant mais n’impressionne clairement pas. J’invite tout de même à la prudence quant aux versions consoles, critiquées un peu partout sur ces aspects techniques.
crochetage de serrure
Le level design peu inspiré est en plus ultra répétitif. Les personnages sont fades et desservis par un scénario qui manque de rythme. Malgré tout, le jeu reste prenant et quelques séquences contrastent avec le reste, notamment les chapitres 3 et 5, qui sans vous spolier, proposent des ambiances inattendues vraiment réussies, qui, à elles seules, sauvent le jeu.
Thief – Amusant malgré les imperfections
En me relisant j’ai le sentiment d’avoir dressé un tableau assez sombre de Thief, pourtant assez plaisant à faire. J’ai toléré et admis bon nombre de petits défauts dès le début et cela m’a permis d’éprouver ma dose de plaisir avec ce reboot d’une licence mythique du jeu vidéo. Le challenge conséquent m’a gardé en haleine même si j’ai failli abandonner au chapitre 7, face aux situations ingérables.
Thief – Le jeu prend des allures de survival horror à mi chemin
Disponible à petit prix sur PC et bien seul sur consoles nextgen, Thief m’apparait tout de même comme le candidat idéal pour vous faire patienter avant l’arrivée d’autres grosses licences mieux inspirées.
Thief – Sortie de l’ombre du maître de l’infiltration ShortCuT
En résumé
Conclusion : Thief est un titre plaisant qui apparait omme le candidat idéal pour vous faire patienter avant l’arrivée d’autres grosses licences mieux inspirées.
3.6
Satisfaisant
Multi
Publié le 17 mars 2014 par ShortCuT