La chute dans les sondages de popularité devait, un jour ou
l’autre, atteindre Nicolas Sarkozy. Voilà des années que la justice lui colle
aux basques et que l’ancien président de la république parvient à échapper aux
mises en examen, aux poursuites, quels que soient les dossiers le mettant en
cause. Certes, les affaires judiciaires dans lesquelles il est acteur, témoin, sont loin d’être toutes bouclées et les juges (une
dizaine dit-on) poursuivent leur travail de fourmi. De plus, certaines affaires comme le système des ressemblent à des poupées russes. Vous découvrez une piste, une
autre s’ouvre. Vous mettez Takiedine en cause, Sarkozy apparaît !
voilà pourquoi les avocats protestent : le chalut judiciaire ratisse large et profond. Pourtant, jamais la popularité de Sarkozy n’avait réellement souffert de ces
frasques judiciaires à répétition. Copé est au fond du trou, Fillon n’inspire
que de la pitié, Juppé semble trop vieux. Qui à l'UMP pour remplacer Sarkozy dans la
lutte pour le pouvoir suprême ? Sarko
bien évidemment…
Mais avant de passer la main à Bertrand, Wauquiez, Le Maire
ou tutti quanti, Sarkozy va donc résister et se battre contre les
juges. C’est une lutte qu’il affectionne ;Ceux qu'il avait traités de petits pois, ceux qu'il voulait supprimer lui pardonnent difficilement ses excès anti-institutions. Les juges sauf certains à la Cour de Cassation, sont ses
adversaires préférés. On sait aussi que le tombeur de Pasqua à
Neuilly-sur-Seine ne croit qu’en lui-même. Il est sûr de lui et dominateur. Il
ne pense pas un seul instant qu’un (ou une) autre soit de taille à battre le
candidat de la gauche ou celui (ou celle) du FN. C’est bien la raison pour
laquelle l’anguille Sarkozy pense glisser entre les mains de ceux qui veulent
l’attraper. Pourtant, l’affaire « Kadhafi » si elle va au bout des
investigations, crée un vrai danger pour l’homme Sarkozy. Si jamais les
documents et les affirmations de Mediapart sont vrais (1) on serait face à un
scandale d’Etat bien supérieur à tout ce qu’on a connu. C’est si vrai que les
Français, enfin, ouvrent les yeux sur la réalité du personnage et ses combines.
Ils commencent à comprendre pourquoi Sarkozy voulait abandonner la politique et
« faire de l’argent », ainsi qu’il l’avait clamé assez fort pour qu’on l’entende.
Cette chute de plusieurs points dans les sondages, après une
période agitée pour la droite et l’UMP, aurait d’ailleurs dû intervenir
beaucoup plus tôt dans le temps. On ne découvre pas Sarkozy en 2014. Lorsqu’il
était ministre de l’Intérieur, on savait comment la police fonctionnait et comment elle truquait les statistiques de la délinquance par exemple. A la
présidence de la République, aucun impératif moral ne l’a arrêté. Et comme
Sarkozy était protégé par son immunité, les affaires s’accumulaient sans que
les juges puissent agir. Aujourd’hui Sarkozy est un homme redevenu ordinaire.
Il subit les conséquences de son comportement et de ses abus. Et les Français
s’en rendent compte. Enfin.
(1) Le site d'informations affirme que Kadhafi a versé 50 millions d'euros à Sarkozy pour financer sa campagne de 2007.