Ne boudons pas notre plaisir: si la circulation alternée mise en place dès aujourd’hui se justifie par un niveau anormal de pollution en région parisienne, et s’il y a de fortes chances que cette mesure réduise justement ce taux de pollution, il faut reconnaître que sa mise en place donne lieu à une formidable cacophonie, amplifiée par les réseaux sociaux. Tout le monde y va de sa petite blague ce matin. Comme quoi, l’écologie a encore un long chemin à parcourir avant de devenir une priorité nationale.
Résumons donc la situation: aujourd’hui et demain (mais nul ne sait ce qu’il en sera d’après-demain), ne pourrons circuler librement dans Paris et sa proche banlieue que les véhicules dont la plaque contient un nombre de même parité que le jour du mois. Pour déterminer de quel nombre il s’agit, on ne tiendra pas compte du numéro de département, qui jadis ponctuait les plaques d’immatriculation. Tout contrevenant est passible d’une amende de 22 euros. Quelques exceptions sont prévues, comme le covoiturage. Mais quelques petits groupes de policiers parisiens se sont déjà formés pour verbaliser les véhicules pairs qui circulent aujourd’hui.
Jusqu’à quand durera la situation? Et que se passera-t-il si elle se prolonge plusieurs semaines, favorisant les propriétaires de véhicules paires (31 mars et 1er avril)? Alternerons-nous l’alternance? Autre question pratique: si on écope d’une amende de 22 euros, est-elle valable pour toute la journée, ou prend-on le risque de se faire verbaliser plusieurs fois par jour? Et quid des véhicules étrangers?
Bref, cette première mesure antipollution n’est peut-être pas populaire, mais son flou artistique permettra d’alimenter les discussions parisiennes durant les deux ou trois prochains jours.