Chronique Asylum : comment s’évader d’une prison souterraine oubliée de tous ?
Scénario de Serge Lehman, dessin de Dylan Teague.
Public conseillé : Adultes, adolescents
Style : Science fiction, anticipation Paru chez Delcourt, le 05 mars 2013
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L’histoire
Cela fait plus de 80 ans qu’une micro-société de détenus subissent des expériences dans le complexe carcéral d’Asylum. Une cité souterraine illégale contrôlée par une entité mystérieuse portant le nom de Pastor. Dans la cité d’Asylum, les prisonniers sont classés par groupes de couleur, en fonction de leur comportement psychologique. C’est dans ce contexte particulier que nous faisons la connaissance de Mark-11 et Sophie-3 qui sont tout deux issus d’une liaison entre un « jaune » et un « bleu » (un psychotique et un politique). Lors d’une opération de nettoyage de canalisation, Mark-11 découvre une sonde qui va lui permettre de rentrer en contact avec le monde extérieur dont il ignorait totalement l’existence. Une issue s’ouvre alors à lui. Parviendra-t-il à s’échapper de la prison d’Asylum ?
Ce que j’en pense
C’est dans un univers souterrain oppressant que se déroule ce nouvel opus de « La grande évasion ». Les premières pages de l’album nous apprennent les codes hiérarchiques d’Asylum. On y découvre la vie des protagonistes principaux, Mark-11, Sophie-3, mais aussi celle de Pastor, le dirigeant virtuel et despotique de la cité. Il y fait régner l’ordre grâce à une puissante unité d’Androïdes. L’existence que mènent ces personnes au sein de la prison est presque sans espoir. Ils n’ont pas conscience du monde extérieur et subissent des traitements de cobayes. Le clonage, la violence et les meurtres sont monnaie courante dans la cité d’Asylum. De nombreux questionnements sociétaux sont d’ailleurs soulevés. A travers la vie de ses pauvres hommes, la sensation d’étouffement a été parfaitement retranscrite par les auteurs. Ce ressentit opère quasiment sur la totalité de l’album.
Le récit se focalise sur un court lapse de temps et les pages s’enchaînent très vite, à tel point que certains aspects psychologiques des personnages auraient gagné à être davantage dévoilés. Mise à part cela, la narration nous tient en haleine jusqu’au bout. Durant la scène finale, la tension et le suspense sont vraiment à leur paroxysme.
Le dessin
Le visuel de l’album égale largement le scénario. Le dessin de Dylan Teague est très bon. Tout est très précis, on sent bien les influences du comics. Par ailleurs, l’univers SF colle parfaitement à son trait. Il faut également noter que la mise en couleur de Cyril Saint Blancat est toute aussi excellente. En effet, les couleurs sont extrêmement minutieuses, notamment les différentes textures de pierre et de métal, les effets de matières ainsi que les patines sont aussi de toute beauté. Le niveau de précision est parfois tellement ahurissant que j’ai souvent été tenté de m’attarder sur des cases au détriment de l’enchaînement de l’action. La couleur et les dessins, vont vraiment de pair.
Pour résumer
Le duo Lehman/Teague nous offrent une histoire bien ficelée, mêlant réflexion, action et suspense. Ce Oneshot SF, exécuté à la perfection, aborde un thème qui ne renouvelle pas le genre, mais qui l’aborde d’un manière différente. Ce nouvel épisode de « La grande évasion » est indiscutablement réussi.