Tout d'abord, les dénégations de Benguigui dans cette affaire sont plus que vaseuses.
En gros, ses actions n'auraient rien valu au moment de sa déclaration de patrimoine et n'auraient pu être estimées que lors de leur cession. Mais, dans ces conditions, tous ceux qui par exemple paient l'ISF sur la valeur théorique d'un bien immobilier pourraient dire qu'il ne vaut rien tant qu'il n'est pas vendu. Absurde.
Quant aux phrases alambiquées sur la situation de l'entreprise qui perdrait de l'argent et n'aurait pas payé Benguigui, on ne voit pas en quoi cela joue dès lors que la créance sur la société existe, que certaines entreprises peuvent faire des déficits récurrents et voir leur capital valorisé (cf par exemple Amazon) et que rien ne dit qui a réellement acheté ces actions.
Hidalgo et Féraud ont du reste pris leur distance avec Benguigui en lui demandant d'apporter des éclaircissements supplémentaires.
Mais c'est de l'hypocrisie pure et simple !
Car la balle est dans leur camp. Comment osent-ils briguer les suffrages des électeurs avec une candidate aussi discréditée ? Quoi qu'ils fassent, Yamina Benguigui sera quatrième sur leur liste s'ils ne la retirent pas entièrement.
En réalité, on peut facilement en déduire qu'ils cherchent surtout à gagner du temps jusqu'aux élections pour se débarrasser de Benguigui par la suite. Mais le seul moyen de ne pas offrir la candidature Benguigui au suffrage des Parisiens en soupçonnant qu'elle a autant à se reprocher c'est de retirer leur liste !
Tout le reste n'est que faux semblant et tactique dilatoire.
Rappelons enfin les paroles de Féraud il y a quelques mois : "C'est moi qui ai proposé à Anne Hidalgo qu'elle (Benguigui) rejoigne notre liste ... La présence de Yamina Benguigui, avec son engagement et la valorisation des parcours d'immigrés qu'elle fait depuis vingt ans comme réalisatrice, colle parfaitement à la dimension cosmopolite et artistique du 10e."
Pas sympa pour l'immigration !
A tout cela donc, une seule solution : Féraud doit retirer sa liste.