Helix // Saison 1. Episodes 10 et 11. Fushigi / Black Rain.
Plus Helix nous plonge dans le mystère de son récit et plus je me demande vraiment ce que l’on fait tous là. Par moment on assiste à vrai délire de scénariste dont le
téléspectateur est plus ou moins exclu. Avec « Fushigi », la série tente de nous montrer à quel point Julia Walker est un personnage important. Au fond, elle pourrait
même être la clé de la série comme le dit si bien son père, mais franchement, on ne peut pas dire que cela soit aussi efficace que l’on ne pourrait le souhaiter. En tout cas, je ne sais pas
pourquoi mais j’aime bien la direction que prend Helix depuis quelques épisodes. Certes ce n’est pas brillant, ni mauvais, mais c’est juste divertissant. Disons que Ron
Moore a su créer un truc assez attrayant pour que l’on ne s’ennuie pas trop et que l’on ne cherche pas la petite bête (et ce même s’il lui a fallu quelques épisodes pour roder son
univers). Si Julia pourrait être l’héroïne de la série, Helix ne semble pas vouloir penser dans cette direction. Alan est clairement le personnage le plus important, peut-être
car c’est celui qui justement n’a rien à cacher et qui n’est pas bizarre parmi les bizarres. Billy Campbell est de toute façon un homme que je ne vois pas dans le registre de la
folie tant l’acteur semble être le truc le plus gentil qu’il soit.
Enfin, en apparence. J’aurais du mal à imaginer Alan dans le rôle du père de Julia par exemple, cela aurait été assez incohérent. Sauf que voilà, Alan manque aussi cruellement de charisme et en
faire une sorte de héros n’est pas la meilleure idée que Ron Moore ait pu avoir (ou alors c’est tout simplement une erreur de casting). Pendant ce temps, Kyra
Zagorsky, celle qui incarne Julia, apporte un peu plus au récit. Il y a pas mal de choses chez ce personnage qui sont intéressants à développer et l’actrice nous en offre une petite
partie à chaque nouvel épisode. Que cela soit la frustration, sa folie ou encore même son ambition et son dégoût. Tout cela est plutôt bien inséré dans le personnage et l’actrice l’incarne avec
beaucoup de simplicité. J’ai bien aimé le moment où elle dit à Alan ce que Hatake lui a dit sur sa famille par exemple. On avait un joli petit moment. Pas exceptionnel, mais suffisamment
sympathique pour ne pas nous donner une mauvaise impression de la série. Pour ce qui est de Sarah, je pense que Alan a déteint sur elle. Elle est petit à petit devenue complètement transparente
dans la série. Du coup, sa mort n’a pas grand chose d’intéressant pour le récit et encore moins pour le téléspectateur.
Passons maintenant à « Black Rain ». Cet épisode était tout aussi correct que le précédent. Cela manque peut-être d’effets de surprises non ? C’est en tout cas ce que je suis venu à penser au milieu de cet épisode. La structure des épisodes est assez mauvaise et c’est ce qui perd à mon humble avis le récit en lui-même. Helix semble complètement paumée et coincée ailleurs que là où elle devrait être. Du coup, cela manque de moments de surprise et le téléspectateur n’est pas suffisamment intéressé. Cela ne veut pas pour autant dire que j’ai envie d’arrêter de voir Helix, surtout qu’il y a de bons ingrédients mais c’est simplement cette médiocrité qui fait que la série n’est pas suffisamment terrifiante, pas suffisamment folle, pas suffisamment tout. Si la première partie de la saison soufrait cruellement d’un manque de réponses, cette seconde partie de saison manque de plusieurs autres choses et notamment d’effets de surprise. Du coup, cela me fait dire que Helix a énormément de bonnes idées mais une exécution particulièrement fainéante. Ce qui donne… ça. Je n’arrive même pas à dire ce que cette série a de plus intéressant qu’une autre (sauf peut être que tout est plus intéressant que Alan et Sarah).
Même la résurrection de Sarah dans cet épisode n’était pas suffisamment impressionnante pour laisser au téléspectateur l’occasion de bondir et de se dire : ça je ne l’avais pas vu venir. La série se retrouve également coincée au milieu d’un jargon scientifique assez peu compréhensible ce qui donne bien évidemment beaucoup de fil à retordre au téléspectateur que je suis. Car tout n’est pas clair dans Helix et du coup… on s’ennuie peut-être un peu trop. La série mélange donc encore trop de choses dans ses épisodes à force de bourrer le téléspectateur, celui-ci n’a pas le temps de digérer quoi que ce soit. On a donc une intrigue intéressante et excitante qui se goinfre d’informations. Helix tente de taper dans l’horreur et l’excitation qu’accompagne une découverte scientifique aussi étrange qu’elle en devient presque magique. Et puis au milieu de ça, il y a Julia. Cette dernière est un personnage que j’aime beaucoup, de même que Hatake (il faut dire que c’est grâce à ceux-ci que l’histoire évolue réellement) mais ce dernier a encore plus raison quand il dit « Life is an experiment ».
Peut-être est-ce une clé afin de décoder la série dans son intégralité. On a appris tellement de choses au fil des épisodes que je ne me souviens plus totalement du premier épisode de la saison. Je me souviens juste que cela ressemblait énormément à The Thing de John Carpenter et puis c’est tout. Mais c’est tout autre chose, accouplé à du Resident Evil et à la mode zombie. Finalement, « Black Rain » n’était pas mauvais mais voilà, comme à chaque fois j’ai l’impression que cette série part maladroitement dans tous les sens et ne parvient donc pas à nous donner les clés du royaume. Peut-être qu’elle veut aussi trop garder d’informations et nous perd complètement.
Note : 6/10. En bref, deux épisodes aussi solides que fragiles. Dommage.