Franco Minucci, Tie Your Tie
L’aventure Tie Your tie commence comme toutes les aventures entrepreneuriales devraient commencer, par la passion. En 1984, Franco Minucci, aidé de sa femme, décide d’ouvrir à Florence une petite boutique qui serait comme une extrapolation de sa propre garde-robe, de son propre style. On l’aura compris, le cœur de métier de Franco Minucci est la cravate, mais sa « patte » s’étend largement au-delà. Très vite, il s’attache à promouvoir un style classique qui passe par toutes les pièces du vêtement (costumes, pantalons, vestes, chemises, pulls, etc.), les chaussures, et s’étend jusqu’aux accessoires. Les clients du monde entier lui rendent visite, séduits autant par la qualité des produits présentés que par celle du service. Chez Tie Your Tie en effet, il est non seulement possible de s’habiller Made in Italy (et fait main, ou peu s’en faut) des pieds à la tête, mais aussi de renouer avec une tradition tailleur grossièrement mise à mal par les canons de l’époque.
En 1996, l’aventure change de dimensions (et de forme). Suite à un accord avec un grand groupe japonais, Franco Minucci ouvre une première boutique à Tokyo, puis, deux ans plus tard, une seconde à Osaka, avant que les accessoires Tie Your Tie ne soient distribués sur tout le territoire. Dans le même temps, Tie Your Tie est citée par Alan Flusser comme l’une des 100 plus élégantes boutiques pour homme au monde.
Petite précision : en 2010, Simone Righi a racheté la boutique historique de Florence, rebaptisée depuis Frasi Simone Righi, tandis qu’au Japon, les deux magasins d’Osaka et d’Aoyama (Tokyo), propriété du groupe Tie Your Tie, portent encore ce nom. Quant à Franco Minucci, trente ans après ses débuts, il continue à travailler pour l’enseigne qu’il a créée, tout en produisant, semble-t-il, des cravates sous son propre nom.
Tie Your Tie, le site officiel : http://tieyourtie.com.
Le style tout confort de Franco Minucci
Franco Minucci n’est pas une icône de la mode, il est même tout sauf une icône de la mode (aucune photo de lui à l’extérieur du Pitti Uomo, arborant quelque tenue déconcertante, aucun discours tonitruant sur ce que sera l’avenir de l’élégance) ; pour autant, peut-on être plus authentiquement Italien ? Certes, on est loin ici de l’image attendue de la sprezzatura, mais la désinvolture est la même. En matière de vestes, monsieur Minucci apprécie le confort et la fluidité (les coupes larges, les épaules tombantes), la douceur voire une certaine mollesse. Particularité stylistique, reprise de qui on sait, toujours le même, l’inégalable Gianni Agnelli, il porte le petit pan de ses cravates beaucoup plus long qu’il n’est d’usage. On aime ou on n’aime pas. Chez Milanese Special Selection, on ne l’imite pas mais on respecte.
Photos, sources : Agnelli-esque, DG6 Group, Styleforum.