Échos de "Montedidio" de Erri De Luca

Par Zone Littéraire De Vanessa Curton

"Il dit que tous les yeux ont besoin de larmes pour y voir, sinon ils deviennent comme ceux des poissons qui ne voient rien hors de l'eau et se dessèchent, aveugles." p. 46

"Au lieu de chanter, de souffler, j'aspire par le nez un peu d'air de la mer et du vent. Le cri des olives se rapproche.

Je pense à mon père qui est dans les soutes et lui aussi a sans doute bien envie de sortir à l'air. Il le mérite plus que moi qui en suis à ma toute première mélancolie." p. 77

"Maria sait beaucoup de choses, elle sait par exemple qu'elle est plus forte qu'un adulte. Moi, ils m'intimident, elle non, elle peut même les attaquer. C'est peut-être parce qu'elle est une femme et qu'elle a connu le dégoût." p.92

"Nous, dit mast'Errico, déjà que nous sommes vivants par erreur et que nous existons en cachette de Dieu, il ne nous manque plus que l'oeil qui regarde de travers, qui sèche d'envie et nous sommes ruinés." p. 105

"Quand tu es pris de nostalgie, ce n'est pas un manque, c'est une présence, c'est une visite, des personnes, des pays arrivent de loin et te tiennent un peu compagnie." p. 150

Montedidio
Erri De Luca

Ed. Gallimard, 2001