Prudence

Publié le 16 mars 2014 par Theatrummundi


Avant, il n'y a pas si longtemps, je me trouvais autorisé, ou je m'autorisais, à davantage de choses, que j'écrivais parfois ici ; voilà, je me trouvais autorisé, ou je m'autorisais, non pas à les écrire, ça je le faisais de toute façon, mais à les publier ici. Et aujourd'hui, je me demande juste si j'étais plus libre ou si j'étais plus bête. Ou simplement plus en colère. Et si la colère ou la bêtise peuvent légitimement autoriser. Et si l'absence de conséquences manifestes à tout ce qui est autorisé, ou en a l'air, n'est pas le signe d'une liberté fausse. Je n'ai aucune réponse pensée à ces questions, qui sembleront au pire oiseuses et au mieux mal posées. A moins que ce ne soit la peur, aujourd'hui, la peur que les choses aient des conséquences, et des conséquences naturellement peu souhaitables, qui fait aujourd'hui que je m'autorise moins de choses. Rien ne me permet d'exclure l'hypothèse que je serais aujourd'hui plus lâche qu'hier. Et pourtant, j'avais bien remarqué que rien ne semblait avoir de conséquences. Auquel cas je serais seulement moins bravache et fanfaron. Ou bien, je suis juste un peu las de cette absence de conséquences que tout à la fois j'appréhende et souhaite ; mais non. (La phrase précédente, d'ailleurs, rend indifférent que l'appréhension ou le souhait se rapportent aux conséquences ou à leur absence ; je me contente de le noter.) Ou la situation a changé ; la mienne, et les conditions politiques, disons, pour rester vague. Je le répète, je n'ai pas de réponse pensée. J'ai tout de même une réponse, je crois, mais elle est simplement factuelle : j'écris beaucoup plus, je donne beaucoup moins à lire. Même en privé. Et toute conclusion, à cette heure, me semble indécidable. Ou prématurée. Ou pas judicieuse à publier. Mais je vous laisse, le titre de ce petit billet, que je me suis beaucoup amusé à rédiger, vient de me venir.


Avant, il n'y a pas si longtemps, je me trouvais autorisé, ou je m'autorisais, à davantage de choses, que j'écrivais parfois ici ; voilà, je me trouvais autorisé, ou je m'autorisais, non pas à les écrire, ça je le faisais de toute façon, mais à les publier ici. Et aujourd'hui, je me demande juste si j'étais plus libre ou si j'étais plus bête. Ou simplement plus en colère. Et si la colère ou la bêtise peuvent légitimement autoriser. Et si l'absence de conséquences manifestes à tout ce qui est autorisé, ou en a l'air, n'est pas le signe d'une liberté fausse. Je n'ai aucune réponse pensée à ces questions, qui sembleront au pire oiseuses et au mieux mal posées. A moins que ce ne soit la peur, aujourd'hui, la peur que les choses aient des conséquences, et des conséquences naturellement peu souhaitables, qui fait aujourd'hui que je m'autorise moins de choses. Rien ne me permet d'exclure l'hypothèse que je serais aujourd'hui plus lâche qu'hier. Et pourtant, j'avais bien remarqué que rien ne semblait avoir de conséquences. Auquel cas je serais seulement moins bravache et fanfaron. Ou bien, je suis juste un peu las de cette absence de conséquences que tout à la fois j'appréhende et souhaite ; mais non. (La phrase précédente, d'ailleurs, rend indifférent que l'appréhension ou le souhait se rapportent aux conséquences ou à leur absence ; je me contente de le noter.) Ou la situation a changé ; la mienne, et les conditions politiques, disons, pour rester vague. Je le répète, je n'ai pas de réponse pensée. J'ai tout de même une réponse, je crois, mais elle est simplement factuelle : j'écris beaucoup plus, je donne beaucoup moins à lire. Même en privé. Et toute conclusion, à cette heure, me semble indécidable. Ou prématurée. Ou pas judicieuse à publier. Mais je vous laisse, le titre de ce petit billet, que je me suis beaucoup amusé à rédiger, vient de me venir.