bla bla bla
Techniquement, l'incipit doit informer et intéresser sans privilégier l'un par rapport à l'autre pour que le pacte de lecture entre l'auteur et son lecteur soit conclu.Informer pour impliquer le lecteur et intéresser pour que ce dernier poursuive la lecture.A l'heure du zapping frénétique, de la multiplication des publications littéraires, du prix -
ô combien élevé- des livres nouvellement sortis, les auteurs doivent miser sur
l'originalité, l'intérêt, etc etc pour
persuader les lecteurs d'acheter tel livre plutôt qu'un autre.
Parallèlement, les lecteurs doivent être judicieux: perdus dans cette
jungle de livres, ils doivent
choisir LE livre et l'œuvre ainsi acquise doit être rentabilisée.
Dépenser une blinde pour un roman qu'on n'achèvera pas et qui dormira sur une étagère, ça fait mal au cœur.
J'ai tendance à me forcer quand même... des fois que la tendance s'inverserait, que la pépite arriverait. Il n'y a pas beaucoup de livres dans ma bibliothèque qui m'ont rebutée au point de les avoir abandonnés sur le bas-côté: le premier qui me vient à l'esprit et qui me nargue sur son étagère est
La merditude des choses de Verhulst. Le titre aurait pu m'alerter: la première merditude des choses c'est ce livre!
J'ai cherché des exemples inverses, des livres qui commencent bien et qui finalement sont de véritables -
allez restons dans le registre excrémentiel- merdes, mais je n'ai pas trouvé.
La plupart du temps, on forge son opinion sur la quatrième de couverture. Mais souvent, elle est mensongère. Il faut ouvrir le livre et lire le début pour ne pas se faire avoir. Encore faut-il du temps pour le faire.
L'omniprésence des liseuses sur le marché va inviter les auteurs à soigner leurs
incipit puisque nous pouvons télécharger gratuitement des extraits: deux possibilités s'offrent au lecteur:
Acheter ou jeter.
Beaucoup de livres ont attiré mon attention ces derniers temps. J'aurais été sur le point de les acheter si je n'avais pas eu ma
jolie petite Kobo! Combien de fois ai-je été déçue par un roman qui n'était pas à la hauteur de la publicité qui en était faite?
Pour me plaire, l'incipit doit informer et intéresser mais la forme, le style, l'écriture en somme ont une importance prépondérante sur moi. On peut me raconter une magnifique histoire mais si le ton est neutre ou insipide, je risque à cent pour sûr de passer à côté. Parfois, l'histoire ne casse pas des briques mais le style de l'auteur y pallie, et à coup sûr, je vais adorer.
Faisons le tour de mes extraits lus sur ma liseuse: Achètera? N'achètera pas?Shalom Auslander: L'Espoir, cette tragédie. Oh oui! Un grand, un gros, un énorme , un orgasmique oui. J'ai adoré ce début. Un quadragénaire qui réfléchit sur la mort, sur sa peur de la mort, sur la vie; selon son psy, c'est parce qu'il est optimiste qu'il craint la mort. C'est un monologue intérieur très juste.
Hugo Boris, Trois grands fauves.Je n'ai pas détesté mais je n'ai pas adoré. J'ai trouvé ce début intéressant, un peu à la Maupassant. Je n'ai pourtant pas été emballée plus que cela. A un prix moins élevé, je l'achèterai certainement car je pense que la pépite n'est pas dans le début mais dans son prolongement. Frédérique Deghelt, La brume des apparences.Hors de question que je lise ce roman. Je n'aime pas du tout le ton. L'histoire ne m'a pas vraiment intéressée. Pourtant, dans La Grande Librairie, hier soir, la présentation qui en a été faite était assez curieuse et pertinente. Philippe Delerm, Quelque chose en lui de Bartleby. A Garonne. Traces.Je les ai téléchargés pour lire des Delerm que je n'ai plus en réserve. Ils sont moins chers dans le commerce donc je n'ai pas acheté sur Kobo les œuvres intégrales. Je vais faire la razzia des Delerm dans ma prochaine "virée shopping". Eliane Garillon, Ces très chers voisins.Aucun intérêt. Valentine Goby, Kinderzimmer.Oui, je vais l'acheter car je ne peux pas passer à côté. Mais pas tout de suite. Musso, Parce que je t'aime.Je n'avais jamais lu de Musso -apparemment une sorte de double de Marc Lévy. L'écriture est effectivement assez similaire. Ce début ne m'a pas laissée indifférente donc je vais le prendre. Musso, Seras-tu là?En revanche, celui-ci ne m'a pas du tout plu. Hélène Crémillon, Le Confident.Intéressant. A un prix plus bas, il pourrait figurer dans ma bibliothèque. Susan Mallery, Nouveau départ pour Charity Jones.Toujours pareil. La jeune femme d'affaires qui fait une grosse boulette. Son aptron est jeune, beau, riche. Et elle va en tomber amoureuse. Livre supprimé!!! Katherine Pancol, Un homme à distance.Roman épistolaire. J'adore les romans par lettres. J'aime beaucoup Katherine Pancol. Ce livre sera prochainement mien. Chantal Pelletier, Cinq femmes chinoises.Apparemment, c'est un roman polyphonique. Dans cet extrait, on n'a qu'un seul portrait... mais quel portrait! Quelle femme! A acquérir: VITE! Romain Gary, Clair de femme. Les clowns lyriques.Clair de femme: pourquoi pas? En revanche, Les clowns lyriques: certainement pas. Le style de Gary que je ne connaissais pas jusqu'à la semaine dernière est très subtil et j'adore. Je téléchargerai dans un premier temps, le roman Les cerfs-volants. Romain Puertolas, L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea.J'ai trouvé le début remarquable et drôle. Quelques avis de personnes déçues sont assez fréquents depuis que je m'intéresse à ce roman. Peut-être qu'il sera l'exemple même d'un roman qui commence avec brio mais qui s'étiole au fil des pages? Antoine Sémanque, Etienne regrette.Belle découverte. Je pensais l'acheter rapidement mais l'émission de François Busnel à laquelle a participé hier soir l'auteur, va accélérer mon achat! L'auteur est adorable et tout à fait charmant. A épouser lire!