Et si, après avoir tant voyagé, nous passions simplement les Pyrénées, voir chez nos amis Ibères ce que le XXe siècle a produit comme peinture ? Quand je parle de passer les Pyrénées, cela vaut dans les deux sens car, dans la seconde moitié du XIXe siècle, beaucoup de peintres espagnols les franchirent pour venir en France. C’est à cette époque que des artistes basques et catalans comme Ignacio Zuloaga, Joaquín Sorolla, Ramón Casas, Santiago Rusiñol s’installent à Montmartre, à Paris, pour se former à la nouvelle peinture.
A l’époque, l’attrait parisien pour l’Espagne et son Siglo de Oro est tel que cette grappe de jeunes artistes expose dans les salons parisiens. Ils suscitent même l’admiration de certains critiques et peintres français comme Gustave Courbet et Léon Bonnat. Parmi cette génération d’artistes, Zuloaga tire son épingle du jeu. Il est considéré de l’avis de beaucoup comme un avant-gardiste et son originalité est très appréciée.
Les peintres espagnols se lient d’amitié avec des grands noms de la peinture à l’instar de Degas, Toulouse-Lautrec, Gauguin, Émile Bernard. Des relations qui exerceront une influence mutuelle sur les œuvres. Ce dialogue entre les artistes français et les artistes espagnols va contribuer au renouveau des arts dans la péninsule ibérique.
[ On a constaté que vers 1880, sur les deux mille artistes que recensait Paris, mille six cents étaient d’origine étrangère, et il semble bien que l’on puisse chiffrer à quelque trois cents le nombre de peintres espagnols de la seconde moitié du XIXe siècle qui, pour plus ou moins de temps, s’y établirent. ]
Dès le début du XXe siècle, de nouveaux mouvements picturaux vont apparaître, les plus importants ayant pour leaders des peintres espagnols : Pablo Picasso pour le cubisme, Joan Miró et Salvador Dalí pour le surréalisme – et, plus tard, Antoni Tàpies pour l’art informel.
Le Modernisme
Au tournant du XXe, le modernisme espagnol est étroitement liée au monde culturel Barcelonais, les peintres catalans étant regroupés dans différents bars et salons modernistes, en particulier le groupe Els Quatre Gats, qui se réunit dans le sous-sol de la Casa Martí, et qui comprend Santiago Rusiñol, Ramón Casas (connu pour ses affiches et portraits de personnes célèbres exposés à l’Exposition universelle de Paris en 1900), Antoni Utrillo et Joaquín Sorolla y Bastida, le plus grand peintre espagnol de cette époque, et l’un des plus prolifique, avec plus de 2200 œuvres cataloguées.
On peut également citer, parmi les modernistes, Isidro Nonell, Joaquim Mir ou Néstor Martín Fernández de la Torre (peintre symboliste né aux Canaries).
L’art nouveau est apparu au début du XXe siècle comme une excroissance de la modernité. Il a été inventé par l’écrivain Eugenio d’Ors, et a eu une grande importance en Catalogne. Il est difficile de distinguer les peintres modernistes et de l’art nouveau. On peut ainsi citer Hermenegildo Anglada Camarasa, Ramón Casas ou Joan Llimona.
Le Cubisme
Le cubisme est un mouvement artistique qui s’est développé principalement de 1907 à 1914 à l’initiative du peintre frnçais Georges Braque et de l’espagnol Pablo Picasso, sans oublier un autre espagnol, Juan Gris (son portrait de Picasso de 1912 est l’une des premières peintures cubistes réalisées par un autre peintre que Picasso ou Braque).
Le cubisme traduit les formes de la nature à travers des figures géométriques, représentant toutes les parties d’un objet sur le même plan. Il est considéré comme la premier mouvement d’avant-garde du XXe siècle.
Pablo Picasso, que l’on ne présente plus, est sans conteste l’artiste qui a le plus influencé l’histoire et l’un des grands maîtres du XXe siècle. Sa renommée est mondiale.
Autour des années vingt, les artistes cubistes utilisent un style connu comme du néocubisme.
Le Surréalisme
En Espagne, le surréalisme apparaît vers la fin des années 1920, mélangée à la peinture symboliste et populaire.
Salvador Dalí est le peintre espagnol qui, avec Picasso, a eu la plus grande renommée au XXe siècle. Né à Figueras, il fait plusieurs voyages à Madrid et Paris. Dalí a été expulsé de l’Académie en 1926, peu de temps avant son examen final, après avoir déclaré que personne à la faculté n’était assez compétent pour le juger. Dalí est l’un des représentant les plus connu du surréalisme.
Joan Miró, fan de Dali et Picasso, a un style plus abstrait que réellement surréaliste, œuvrant aussi bien en peinture qu’en sculpture. Miró a exprimé son désir d’abandonner les méthodes classiques de la peinture afin de promouvoir une forme d’expression contemporaine.
Remedios Varo est certainement l’un des meilleurs exemple de la peinture surréaliste espagnole, à tendance symboliste.
On peut également citer Antonio Saura, Óscar Domínguez, Maruja Mallo, Juan Ismael et Aurelio Suárez. D’autres artistes tels que José Caballero et Benjamin Palencia ont eu leur période surréaliste.
La galerie
Voici donc tous ces peintres rassemblés en 121 tableaux, de 1901 à 2014… Avec, hélas, trois fois hélas, très très peu de femmes (les espagnols seraient-ils machos ?) : 6 seulement ! Les voici donc, par ordre d’apparition : María Blanchard, Maruja Mallo, Ángeles Santos, Delhy Tejero, Remedios Varo, Amalia Avia.
Bon voyage !