La Vie Est Belle (1946)

Publié le 15 mars 2014 par Olivier Walmacq

genre: comédie fantastique 
durée: 1h48
Année: 1948

l'histoire: Le décès de son père oblige un homme à reprendre l'entreprise familiale de prêts à la construction, qui permet aux plus déshérités de se loger. Il entre en conflit avec l'homme le plus riche de la ville, qui tente de ruiner ses efforts. Au moment où il approche de la victoire, il égare les 8 000 dollars qu'il devait déposer en banque. Le soir de Noël, désespéré, il songe au suicide. C'est alors que le Ciel dépêche à ses côtés un ange de seconde classe, qui pour gagner ses ailes devra l'aider à sortir de cette mauvaise passe

la critique d'Alice In Oliver:

Attention, grand classique du cinéma américain, j'ai nommé La Vie Est Belle, réalisé par Frank Capra en 1948, à ne pas confondre avec le film éponyme de Roberto Benigni. La vie est belle (je parle du film de Capra) jouit d'une solide réputation.
En effet, ce long-métrage figure à la 20e place du top 100 de l'American Film Institute. Au niveau de la distribution, ce grand classique du cinéma réunit James Stewart, Donna Reed, Henry Travers, Lionel Barrymore et Thomas Mitchell.

Selon l'aveu même de James Stewart, La Vie est Belle constitue tout simplement le meilleur film de sa grande et prolifique carrière d'acteur. Vous l'avez donc compris: La Vie Est Belle a marqué plusieurs générations d'acteurs, de producteurs et de cinéastes.
A défaut d'être le plus grand film de tous les temps, tout du moins si cette expression a un sens, La Vie Est Belle est probablement le meilleur "film de Noël" jamais réalisé. D'ailleurs, le long-métrage connaîtra un remake en 1977, intitulé It Happened One Christmas, réalisé pour la télévision.

Plusieurs films et séries font largement référence au long-métrage de Frank Capra. C'est par exemple le cas de Gremlins, de Joe Dante, dans lequel on peut voir deux courts extraits du film. Avant toute chose, il est nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario.
Attention, SPOILERS ! En cette nuit de Noël 1945 dans la petite ville de Bedford Falls, tout le monde prie pour Georges Bailey, éminent habitant de la ville. Dès sa plus tendre enfance, il a toujours été d’une grande aide envers ses concitoyens à travers la société de prêts et construction hérité de son père, laissant ainsi de coté ses rêves d’évasion.

Potter, l’homme le plus riche de la ville, a toujours trouvé en la famille Bailey ses principaux rivaux qui ne cessent de semer des embûches sur le chemin qui le mène à son emprise totale sur la ville. En restant inlassablement à Bedford Falls où il rencontra Mary Hatch la mère de ses enfants, Georges Bailey laissa partir les autres à sa place et notamment Harry Bailey, son frère cadet, auréolé en cette veille de Noël de son courage héroïque durant la guerre.
C’est par mégarde que l’oncle Billy, égarera ce même jour les 8 000 dollars qu’il devait remettre à la banque au compte de la société, et que Potter ne manquera pas de substituer.

Esseulé et désespéré, Georges doit aujourd’hui faire face à une situation financière désastreuse et songe sérieusement à mettre fin à ses jours. Clarence, un ange de seconde classe qui attend l’obtention de ses ailes, descend sur Terre pour lui venir en aide.
En vérité, difficile de décrire La Vie Est Belle puisque le film oscille sans cesse entre le drame social parfois ultra réaliste, la comédie, le fantastique et le conte. L'air de rien, La Vie est Belle est un long-métrage beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît.

Attention à ne pas résumer cette production hollywoodienne comme un petit film de Noël bourré de bons sentiments un peu gnan-gnan. D'ailleurs, au moment de sa sortie, La Vie Est Belle recevra un accueil mitigé. La critique qui lui reprochera principalement une mièvrerie trop envahissante.
En vérité, le film ne sera réhabilité que bien des années plus tard. L'action de La Vie Est Belle se déroule dans une ville imaginaire, donc Bedford Falls, mais surtout dans un contexte particulier, soit après la Seconde Guerre Mondiale. Même si cela n'est jamais mentionné, le héros principal de l'histoire, Georges Bailey, est le symbole de cette époque transitoire entre la crise de 1929 qui a profondément marqué l'Amérique, et cette tentative d'oublier le traumatisme de la Deuxième Guerre Mondiale.

Il est aussi question ici du rêve américain à travers le parcours rocambolesque du même Georges Bailey, qui passe par toutes les étapes: le début de la gloire, la pauvreté et les ennuis financiers, puis à nouveau la richesse et la reconnaissance.
Finalement, le personnage de Georges Bailey n'est qu'une transposition de l'homme moderne sous l'ère capitaliste, soit le portrait d'un homme qui doit avant tout lutter pour survivre et nourrir les siens dans un monde de plus en plus dirigé par des banquiers et des technocrates. Voilà pour les grandes lignes de La Vie Est Belle, en sachant que cette oeuvre mériterait sans doute un meilleur niveau d'analyse. Mais ne l'oubliez pas, vous êtes sur Naveton Cinéma.

Note: 19/20


1946 - La Vie est Belle - Frank Capra par Altanisetta