L'annonce faite par M. Montebourg vendredi matin était confirmée dans la journée par Vivendi : des « négociations exclusives » sont ouvertes avec Altice, propriétaire de Numéricable.
En théorie, cette option, qui ouvre d'avantage la concurrence, serait la plus favorable pour le consommateur. La question semble différente pour l'emploi, bien que le besoin en personnel que Free disait avoir pourrait être d'un niveau comparable pour Numéricable.
Il faudra, lorsque l'affaire sera faite, suivre de très près la facture pour dénicher les possibles surprises derrière des tarifs jamais clairs, le téléphone étant maintenant un poste du budget, surtout des petits budgets, pas négligeable du tout.
L'intervention de M. Montebourg, cependant, ouvrait d'autres horizons délicats. De manière voilée, elle comportait des menaces d'ordre fiscal peu appropriées dans la voix d'un ministre, surtout lorsqu'elles ne sont pas des mesures générales de défense de l'emploi, mais des opinions particulières dans un dossier précis.
Le petit blogueur que je suis n'a pas un détail d'informations comme celui qui est censé avoir le ministre. Mais une chose est « l'économie régulée » comme cadre économique destiné à « maîtriser » le capitalisme sauvage, une autre est la menace fiscale individuelle à peine voilée envers l'un des candidats.
Sans rien savoir de solide sur Altice, l'actionnaire principal de Numéricable et surtout sans prendre en rien sa « défense », Bouygues n'est pas un petit et doux agneau soucieux uniquement du bien-être des français.
Que le ministre intervienne sur une affaire de cette importance, c'est son droit et son devoir ; qu'il prenne aussi ouvertement partie pour l'un des concurrents est bien plus discutable, surtout qu'il a commencé à faire connaître fortement son « choix » bien avant la date annoncée par Vivendi pour prendre sa décision.
Cette « manière » de faire ne va pas encourager des investisseurs non franco-français (donc européens inclus) à venir créer de l'emploi ici.
Le « caillou » lancé par M. Montebourg en défense de l'option Bouygues pourrait nous retomber sur la tête.
© Jorge