Justified // Saison 5. Episodes 8 et 9. Whistle Past the Graveyard / Wrong Roads.
Bien que cette saison 5 de Justified soit parfois un peu bordélique, je trouve qu’il y a un rapport assez intéressante qui est fait entre les intrigues et les personnages. Car
mine de rien, cette année est clairement celle de Boyd et le personnage a donc beaucoup grandi. Au fil des épisodes il est passé du caïd du coin à un vrai patron de pègre. C’est ce qu’il fallait
et c’est surtout ce dont Justified avait besoin pour se renouveler. Bien entendu, j’aurais préféré que cela soit encore plus grandiose d’un point de vue démonstratif mais l’écriture est tellement
soigné et bonne que finalement il n’y a pas besoin d’artifices pour rendre le tout réellement jouissif. Le téléspectateur peut facilement se contenter de bons dialogues, de faces à faces sans
pour autant qu’il n’y ait de scènes de course poursuite à tire larigot. Mais de toute façon, le côté action n’a jamais été le crédo de Justified. Bien au contraire, on sait
pertinemment que la série préfère largement les dialogues ciselés et taillés comme il faut. Du coup, cette année la série tente de nous plonger un peu plus dans l’univers de ses personnages et
notamment de Boyd avec beaucoup de simplicité. C’est au fond tout ce dont on pouvait rêver de la part de Justified.
Et j’en veux encore plus de Justified comme celui-ci. « Whistle Past the Graveyard » était un bon épisode. Mais je n’ai même pas besoin de signifier
qu’il s’agit d’un bon épisode, c’est presque déjà marqué dessus. La saison est d’une qualité assez étonnante, surtout quand l’on passe après deux saisons plus étranges, pas toujours très bonnes
(notamment la saison 3 qui était une grosse déception). L’épisode nous permet de jouer au travers des Crowe et de leurs attentes. Car mine de rien, tout le monde attend quelque chose pour qu’il y
ait un but final. Si l’on ne peut pas encore comprendre réellement où Justified veut nous emmener (qui va mourir ? qui va être arrêté ? etc.), il y a pas mal de choses qui nous indiquent que pour
le moment ce n’est pas vers un happy end que l’on se dirige. Il y a des révélations qui ne trompent pas, comme celle que fait Kendal à Jack par exemple. C’est au travers de choses de ce genre là
que la série gagne des points à mes yeux. Elle nous balance ça avec tellement de soin que l’on est encore plus surpris que les personnages nous au fond de notre fauteuil.
On commence donc à comprendre les tenants et les aboutissants de son histoire et ce n’est pas plus mal. Cela permet de donner à Raylan l’occasion d’être à la place où il doit être depuis le
début. Et puis il y a Boyd. Ce dernier est intelligent tout de même car il a beau être fier de son tout nouveau statut, il fait aussi attention. Il est suffisamment intelligent afin d’être
raisonnable et surtout ne pas tomber dans les pièges que l’on pourrait lui tendre. Cela rend le tout encore plus passionnant et le récit gagne alors en crédibilité. Car si Boyd avait été facile à
berner, alors on aurait pu passer sur les quatre premières saisons qui préparaient déjà le personnage à ce tout nouveau rôle. C’est un peu l’homme de l’ombre qui connaît enfin la lumière. Pour ce
qui est de l’histoire d’Ava, je dois avouer que je ne m’y intéresse pas tant que ça. Surtout que ce qu’il se passe dans la prison est vu et revu. C’est tout ce que l’on a déjà pu voir dans
d’autres séries en beaucoup mieux. Ava se fait plus ou moins menacée par une détenue qui a besoin d’un soutien de la part de Boyd, etc. Tout cela va ensuite nous conduire dans l’épisode suivant à
Ava menacée directement par une fille pas très contente voulant simplement la découper avec son objet tranchant.
Miller de son côté a une place intéressante dans cet épisode, jouant à droite et à gauche et bénéficiant bien évidemment de tout ce qui peut donner un petit coup de fouet à l’épisode. Ce
personnage est en plus de ça quelque chose d’assez décontracté ce qui donne donc au téléspectateur quelque chose à rogner le temps que l’on nous donne de l’action et/ou des révélations. Il est
intéressant de voir également que Miller et Raylan ne sont pas les mêmes personnages. Ils sont tous les deux charismatiques mais chacun différemment et ils n’ont pas du tout la même énergie.
Raylan est plus posé et Miller plus dans le mouvement. La confrontation donne quelque chose de narrativement parlant jouissif. Cependant, ce à quoi je ne m’attendais pas du tout c’est le destin
funeste du personnage. Miller est donc plus ou moins écrasé par Dewey. On n’a pas la confirmation dans cet épisode qu’il est mort mais ce n’est que supposition et au fond je serais presque déçu
qu’il ne soit pas mort (ce qui est paradoxal car j’aurais aimé le voir plus longtemps dans la série mais pas comme un éclopé).
Note : 8/10 et 9.5/10. En bref, deux très bons épisodes.