Photographies : Gravure intitulée « Le Riche du Jour ou le Préteur Sur Gages. » suivie du texte : « Je prête, Madame, à mes Concitoyens à deux cent pour cent d’intérêts. » Il manque la partie en dessous indiquant : « A Paris, chez l’Auteur, rue Dauphine, vis-a-vis celle Contrescarpe. M.on du Sellier. N° 71. Et chez Depeuille, rue des Mathurins, aux deux Pilastres d’Or ; 2 livres ; Bibliothèque nationale. » Elle fait 18x32,7 cm et date de 1797. « Gravé par J. L. Julien » pour Laurent Joseph Julien (17...-1805).
Cette estampe d'époque 1797, contrecollée et abîmée, est toutefois intéressante car représentant des conséquences de la Révolution, avec ses spéculateurs qui s'enrichissent et une partie de la population qui au contraire s'appauvrit. L'agioteur, nouveau riche, délaisse son travail de la terre (ses sabots et la bêche qui sont derrière lui) pour des habits de l'incroyable. Il a en effet toute la panoplie : cravate haute, cadenette etc. Ses chaussures sont très intéressantes car rappelant les anciennes poulaines. Des exemples de ces chaussures médiévales sont représentés dans ces articles : Miniatures flamandes : 1404 -1482 et Au lit au Moyen Âge. La femme qui semble être de l'ancienne noblesse est quant à elle squelettique.
La gravure des photographies ci-dessous fait aussi référence à cette nouvelle bourgeoisie issue de la Révolution avec sa jeunesse dorée et ses nouvelles grandes fortunes.
Photographie ci-dessus et images suivantes : Gravure intitulée « Le Départ pour Saint-Cloud ». Elle fait partie de la série « La Famille Incroyable ». Je ne connais pas cette série. Est-ce que quelqu'un a une idée ? Elle est produite « A Paris chez Basset M[archan]d d'Estampes, rue St. Jacques, N°64. » qui officie sous Napoléon 1er.
Le sujet fait référence aux mœurs de l'Empire qui reprend à son compte certains des 'travers' de l'aristocratie de l'Ancien Régime. Le peuple y est représenté foulé par les nouveaux riches que sont les faux incroyables de l'époque.
La famille royale, et notamment celle de Louis XVI, se rend régulièrement à Saint-Cloud.
Le 18 avril 1791, alors qu'elle souhaite y faire ses Pâques, elle est stoppée par le peuple qui s'attroupe autour du carrosse royal et arrête ses chevaux. Même les gardes nationaux refusent
d'ouvrir un passage et le roi et son entourage doivent rentrer aux Tuileries.
Par la suite cette ville, son parc et son château restent un des lieux du 'grand monde'. Encore aujourd'hui les cités qui entourent le parc de Saint-Cloud accueillent de grandes fortunes.
Napoléon Bonaparte réalise au château de Saint-Cloud son coup d’État du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799) et en fait sa résidence favorite avec Joséphine. Il le restaure à grands
frais afin d'y étaler la magnificence de la cour impériale. Le mariage civil de Napoléon et de Marie-Louise d'Autriche (1791-1847) y est célébré en 1810.
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