Un film de David Moreau (2013 - France) avec Virginie Efira, Pierre Niney, Camille Japy, Gilles Cohen, Michaël Abiteboul, Amélie Glenn, Charles Berling
Des efforts, mais ça manque de peps.
L'histoire : Alice est rédactrice en chef dans un grand magazine féminin, aux multiples versions internationales, entièrement dédiée à son job, négligeant sa vie privée. Elle brigue le poste de directrice, mais on lui fait comprendre qu'elle est un peu trop coincée, un peu trop rigide, un peu trop vieille en somme pour insuffler suffisamment d'énergie branchée au journal. Alice a fait la connaissance d'un jeune étudiant, Balthazar, dans un avion ; il est tombé immédiatement amoureux d'elle et a un prétexte en or pour la revoir : elle a laissé sa clé USB sur son siège, qu'il a récupérée. Après la lui avoir rendue, attristé de voir qu'Alice semble ne lui porter aucun intérêt, il propose néanmoins de la raccompagner chez elle avec son scooter. Des collègues d'Alice les voient et croient qu'ils s'embrassent alors qu'il est seulement en train d'attacher la lanière de son casque. Hop, la photo file sur Internet et le lendemain Alice devient soudainement hyper tendance : elle est une cougar ! Elle explique à son directeur qu'il n'y a rien entre elle et Balthazar, il lui rétorque qu'elle devrait alors faire semblant pour conserver cette branchitude qui peut lui ouvrir enfin l'accès à la direction...
Mon avis : Je n'y croyais pas beaucoup, forcément. Et pourtant, je garde une impression plutôt douce de cette petite chose roudoudou. On frôlait la comrom à l'anglo-saxonne ; la différence de mondes (un tout jeune homme, une femme plus âgée) ; des choses qui font rêver (elle est rédactrice en chef d'un grand magazine féminin et lui est étudiant en architecture... les deux font partie de mes jobs "ratés" !) ; des comédiens très charmants. Mais il manque deux éléments clés : l'humour et l'émotion. Le couple reste un peu froid, ça ne sent pas tout à fait la folle passion et le scénario s'éloigne trop souvent de leur histoire d'amour ; les dialogues sont ternes et les situations n'engendrent aucun éclat de rire (malgré quelques piques bien senties, mais cliché, envers les milieux de la mode) ; le début est même assez laborieux... La scène finale, elle, dans l'amphi, aurait presque pu être émouvante... hélas elle rappelle un peu trop la déclaration détournée de Hugh Grant à Julia Roberts, en conférence de presse, dans Coup de foudre à Notting Hill. Et là, tout d'un coup... on se dit que, quand même, c'était vachement plus classe, et que Hugh et Julia vous tirent les larmes à chaque fois !
Le film doit beaucoup à ses interprètes, vraiment mignons, et qui mettent du coeur à l'ouvrage, et apportent beaucoup de fraîcheur. Virginie est ravissante, je dirais même irrésitible ; Charles Berling essaie de faire dans le comique, c'est assez inhabituel et donc tout à fait intéressant. Mais la palme va sans conteste à l'excellentissime Pierre Niney que je découvre enfin avec ce film.
On parle en effet beaucoup de lui en ce moment. Jeune acteur prodige, déjà à la Comédie Française, il se fait désormais remarquer au cinéma. Sur les photos, je le trouvais assez quelconque avec son air de petit lutin et ses lèvres fines. Mais à l'écran, la magie opère car son visage est très mobile et son regard d'une rare intensité ! Il est très séduisant, touchant, adorable ! J'ai franchement hâte maintenant de le voir dans le film sur Saint-Laurent ! Un futur grand, c'est clair et j'adore ça, découvrir les nouveaux talents et suivre leur carrière pas à pas !
Un film gentillet donc. Plein de défauts et de maladresses ; on ne s'esclaffe pas ; on ne pleure pas non plus. Mais c'est plutôt mignon dans l'ensemble.
Je suis contente de voir que, même si les avis sont parfois partagés, le film a généralement séduit la critique et le public. Il y a donc un avenir pour la comédie française !