Le monde est injuste ! Certains ont la chance de multiplier les talents, comme si un seul ne leur suffisait pas. David Lynch fait partie de ces personnalités hors du commun. On connaît son immense talent en qualité de cinéaste.
Lui le plasticien, amoureux des lithographie, qui peint à l'occasion des toiles de maître, se tourne désormais vers un autre univers, où on ne l'attendait pas forcément : la photographie. Et pour faire partager son talent, David Lynch a décidé de s'exposer à la foire Paris Photo. Il vient d'éditer un livre, rassemblant 99 clichés. On y retrouve son univers parfois dérangeant : un bordel, une famille de gitans, des paysages qui semblent appartenir à l'au delà. Le nu féminin l'inspire. Il aime révéler les formes d'une inconnue. Il imagine le corps comme un objet abstrait presque irréel.
Il y a des similitudes évidentes entre le cinéma et la photographie : l'exposition, la mise en scène, la lumière... Dune, Sallor et Lula, Lost Highway, Mulholland Drive... ses films ont une esthétique, un univers qui leur est propre. Cet amoureux du design, qui a collaboré avec les galeries Lafayette et le champagne Don Pérignon sait, mieux que quiconque, donner du sens à l'image. On se demande comment ce touche à tout peut cumuler autant d'activités avec un tel succès. Il voyage beaucoup. Son imagination est sans cesse en éveil. Il trouve son inspiration dans des endroits souvent inattendus.
Les amateurs de photo le savent. Cet art, au premier abord simple, cache en réalité une vraie complexité. La technique est primordiale. C'est probablement pour cela que David Lynch, en mariant ses talents de peintre et de cinéaste, réussit à merveille ce tour de passe passe. Une bonne photo résulte de nombreux paramètres : la profondeur, la luminosité, la couleur, le grain. Le choix du support est également fondamental. Il est possible de développer sur divers supports et on obtient pas le même résultat selon que l'on opte pour un développement sur toile, sur papier, sur tissu.
(interview en VO )