L’Association Rewilding Europe partage les préoccupations de la Fondation Vulture Conservation et BirdLife International à propos des menaces importantes qui pèsent sur les populations de vautours en Europe.
Le Diclofénac est un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS). Il est maintenant vendu légalement en Espagne et en Italie d’où il a été également exporté vers des pays comme la Serbie ou la Turquie. Il devient donc largement disponible sur le marché de l'Union européenne.
Selon un dossier technique mis en place par SEO/BirdLife, de la RSPB et la Vulture Conservation Foundation, l’usage du diclofénac entraînerait inévitablement une disparition en masse des vautours, espèces charismatiques de grande valeur écologique.
La situation est particulièrement à haut risques en Espagne, pays qui accueille la majeure partie des populations de vautours européens :
- 90 % des vautours fauves,
- 97 % des vautours moine,
- 67 % des gypaètes barbus,
- et 85 % des percnoptères d’Egypte.
Les vautours, et particulièrement les vautours fauves et moines, se nourrissent régulièrement de carcasses d'animaux domestiques morts dans les paturages ou en montagne ou sur disposés sur des aires de nourrissage prévus à leur intention.
Les vautours sont des oiseaux nécrophages qui fournissent des services écosystémiques très importants : le recyclage rapide des cadavres et des carcasses qui risquent de polluer les sols et les nappes phréatiques et d’être des vecteurs de propagagtion de maladies et d’émission de gaz à effet de serre. Ils permettent également d’éviter les coûts énormes associés à la collecte et au traitement industriels des carcasses (équarissage) et sont en cela une source d'économie pour le pastoralisme.
Il y a quatre espèces de vautours en Europe :
- le percnoptère d’Egypte (Neophron percnopterus), en voie de disparition à l'échelle mondiale,
- le vautour moine (Aegypius monachus), globalement menacé au niveau mondial ,
- le vautour fauve (Gyps fulvus),
- et le gypaète barbu (Gypaetus barbatus)
Source: Rewilding Europe
Le diclofénac était largement utilisé pour le bétail en Asie du Sud dans les années 1990. Son emploi a mené plusieurs espèces de vautours à la quasi-extinction (nottament en Inde), ce qui a provoqué des problèmes sanitaires (prolifération des chiens errants et épidémie de rage).
Des résidus peuvent être présents dans la viande ou le lait. L'EMAE a pour l'Europe mis à jour ses recommandations en février 2009 pour les bovins et porcs : Chez les bovins, les résidus de diclofénac ne devraient pas dépasser 5 μg/kg dans le muscle, 5 μg/kg dans le gras, 5 μg/kg dans le foie, 10 μg/kg dans le rein, 0,1 μg/kg dans le lait. Chez le porc, les résidus de diclofénac ne devraient pas dépasser 5 μg/kg dans le muscle, 1 μg/kg dans le gras et/ou la peau, 5 μg/kg dans le foie, 10 μg/kg dans le rein.
Ce sont ces résidus, présent dans les carcasses qui empoisonnent les vautours.