Dans la nuit du 11 mars 2014, Jean-Claude a été frappé par une illumination, la Sainte Vierge est venue lui chatouiller les orteils des pieds, car ils ne peuvent, on s’en doute, pas se trouver sur ses mains, donc, la Sainte Vierge est venue lui chatouiller les orteils dans son sommeil en lui disant :
- Jean-Claude, Jean-Claude, les voies du seigneur sont impénétrables, certes, mais le seigneur voit ce que tu fais pour tes concitoyens, et peut-être te faudrait-il tirer ta révérence en beauté, au lieu de quitter la scène par la porte de derrière, fais comme notre seigneur Jésus Christ, sort par la grande porte, montre toi à tous comme le créateur t’a fait…
Celui-ci dormait mal depuis un certain temps, depuis qu’il avait appris que ses mêmes concitoyens étaient bien en colère d’apprendre qu’il les avait dupé en les endettant pour 25 ans, avec son vote à l’unanimité validant le projet de construction de « Pôle Emploi » ; non pas qu’il était gêné qu’il l’eut fait, mais gêné que les citoyens le sachent, car, comprendre que finalement un maire de Gauche, PS qui plus est, provoquait un endettement aussi colossal (4 millions d’euros), lui posait un tel cas de conscience, que la Sainte Vierge lui apparut dans son sommeil, je le suppose, un peu comme « l’œil était dans la tombe, et regardait Caïn » (V. Hugo, Légende des siècles).
Une soudaine culpabilité, une responsabilité personnelle dans un événement fâcheux, une dette par rapport à ses propres concitoyens, un mot que je n’aime pas à cause de ce préfixe amer qui détermine une implication personnelle dans le jugement de l’autre, mais c’est remarquablement souvent que l’on fait ce constat dans la bouche même de ceux qui nous gouvernent et qui sont embarrassés aujourd’hui par la justice, comme notre ancien président au verbe léger qui lança un : « casse-toi pauv’con » solennel au Salon de l’Agriculture, face à un citoyen mécontent qui refusa sa main tendue.
Mais, Jean-Claude, n’en n’est pas là, puisqu’il se cache, on ne le voit pas, on ne l’a pas souvent vu, a-t-il honte de son manque de présence auprès des citoyens de Souillac, sans vouloir lui faire de la peine, je le crois sincèrement. Il est « L’Homme invisible » (H.H. Wells, 1897), celui que l’on ne voit jamais, celui que l’on connaît à peine, et qui, lorsque l’on souhaite le rencontrer, se défile, par crainte de se découvrir ou de montrer qui il est en réalité, dans le roman, l’homme invisible devient un assassin qui se rend maître de sa cité, dans la réalité, le notre assassine la petite ville de Souillac.
Quelle tristesse de quitter son navire, le « Souillac en Quercy » avec ses lieutenants, en laissant l’équipage se noyer, Ah Capitaine Flint, eu égard à votre infirmité, n’oubliez jamais que le capitaine est au service de tous, même si tous le servent aveuglément. Le Capitaine quitte donc son navire le premier et après lui, le déluge ?
C'est effectivement le cas à Souillac, et sans doute ailleurs, et même si cela paraît inconcevable, la vérité nous crève les yeux. Mais ce capitaine à un abcès purulent au mollet, il lui faut le percer pour que la forfanterie s'écoule, ce jus spirituel putride qui infecte la morale. Alors, ce réveil soudain, le pousse a user d'une nouvelle ruse qu’il croit salvatrice, mais qui, au contraire prolonge une forme de dénie de vérité en tentant de le faire passer pour l'agneau qu'il n'est pas et pour cause, on pourrait encore lui pardonner son inaction, mais il a rameuté ses troupes pour bel et bien voter ce projet de « pôle emploi », ainsi comme disent les anglais « Guilty as charge » (coupable d’après les charges d'accusation).
Ainsi, récapitulons le fil des évènements pour les bien comprendre :
Le Capitaine Jean-Claude, pirate peu méritant sur une mer sans vent, a bel et bien rameuté ses lieutenants pour voter lors de l'avant dernier Conseil Municipal, la construction, non seulement aberrante, mais ruineuse pour les citoyens de Souillac, du nouveau bâtiment de « Pôle Emploi », c’est incontestable.
Le candidat Pierre Machemy, en digne serviteur de la République, jamais affilié à aucun parti politique, alors élu de l’opposition, a, dès le début de cette sombre affaire, manifesté son opposition face à un projet inadéquat et ruineux pour la ville de Souillac. Un projet qui aurait dû être pris en charge par l’état et non par un Conseil Municipal soudé - en dépit du bon sens - à un maire sortant, qui réalise, malgré les mises en garde, que ce projet est non seulement inconcevable, mais parfaitement irresponsable, qu’à cela ne tienne, ce digne Conseil le vote quand même, sous la direction du capitaine Jean-Claude, en pleine possession de ses moyens intellectuels et physiques.
Comment, votre serviteur pose la question, comment en situation de crise économique, un conseil municipal PS et son 1er représentant, décident-ils d’endetter de près de 4 millions supplémentaires la dette déjà élevée de 4,5 millions, plus encore un nouvel emprunt pour le fonctionnement, qui passe donc la dette municipale à près de 10 millions d’euros pour une petite ville comme Souillac, peuplée de personnes âgées, de retraités, de familles, de demandeurs d’emplois et de quelques classes moyennes ?
Rappelons, que lors de ce vote incohérent, tous les élus de Gauche étaient présents, même ceux que l’on n’avait pas vu depuis deux ans et qui touchaient allégrement leur indemnité sans rien faire, et malgré l’amitié que je porte au chef de la liste PS qui se présente à la succession du « patron », celui-ci, adjoint et responsable du secteur économique de la Communauté de Communes, admonesta à nouveau, en dépit du bon sens, un avis favorable à ce vote, accompagné de 7 autres complices et de l’incontesté Capitaine de corvette, dans un vote contestable pour les citoyens et ce, malgré le vote contraire des élus de l’opposition.
Le Conseil Municipal mené par le Capitaine en question vota donc, à l’unanimité, la construction de "Pôle Emploi" sur les fonds de poche des Souillagais, les endettant pour 25 ans, un exploit !
Un exploit de taille, que dis-je, un travail de réflexion herculéen, prouvant que ceux qui nous gouvernent sont parfois dénués du sens commun qu’est la logique et le service public. Mais, pour se jeter ainsi à corps perdu dans un vote plongeant toute une population dans l’endettement, c’est qu’il doit bien exister une raison qui m’échappe, ainsi qu’à 4 000 citoyens qui rongent désormais leur frein comme une femme esquimaude tanne une peau de phoque avec les dents.
Mais aujourd’hui, coup de théâtre, notre maire, comme le corbeau de la fable, se ravise d’avoir lâché son gros Cabécou dans la gueule d’un renard flatteur qui est désormais bien loin avec son magot.
- CroâCroâCroâ, mon vote… croasse le corbeau, rends moi mon vote, CroâCroâCroâ…
Et toi, citoyen Souillagais, tu le crois, ce divin corbeau jadis blanc qu‘Apollon teint en noir pour son erreur divine ?
Mais laissons la parole à M. le Maire de Souillac :
MOTION SERVICES PUBLICS
« …Nous nous considérons comme victime d'un « chantage » du style : « si vous ne le faites pas nous irons chez votre voisin ». Certes nous sommes satisfaits quand un service public souhaite s'installer, ou se maintenir dans notre commune, évitant ainsi à nos concitoyens de longs déplacements. Mais il faudrait, pour le moins, que cela résulte d'une négociation préalable accompagnée d'un soutien financier et administratif significatif…
Le conseil municipal de la ville de Souillac est actuellement préoccupé par deux affaires de
ce genre :
• Il a décidé de confier à la SNI1 dans le cadre d'un BEA2 la réalisation d'un ensemble de
bureaux (450 m2) pour Pôle Emploi, en remplacement de ceux occupés précédemment par
l'ANPE seule.
• Les logements des gendarmes du peloton motorisé, financés par la commune il y a une
dizaine d'année. Il nous est demandé de revoir les loyers à la baisse par rapport au bail signé
à l'origine, après nous avoir « rendu » deux de ces logements suite à une réduction
d'effectifs. Notre banquier, lui, ne révisera pas dans le même sens nos remboursements
d'emprunt.
Nous tenons par la présente motion à porter à la connaissance des services de l’État notre
insatisfaction et notre inquiétude pour l'avenir. Va-t-il falloir bientôt loger la Poste, le Trésor Public,
… à la charge exclusive des contribuables souillagais ?... »
Après la lecture de cette farce, un simple étudiant en Droit rétorquerait :
- Je comprends votre demande, Monsieur le Maire, mais elle est infondée puisque vous avez vous-même décidé de passer au vote à l’unanimité ces motions que vous semblez contester à présent, il est trop tard… C’est comme si vous aviez élu votre président de la République et après coup, vous n’en vouliez plus ? Non, c’est impossible, votre responsabilité a été, et reste engagée, enfin, vous avez engagé vos citoyens à payer d’après votre décision et celle de vos accesseurs, vous ne pouvez revenir en arrière avec ce document que vous soumettez au Conseil Municipal à présent.
« Notre banquier, lui, ne révisera pas dans le même sens nos remboursements d'emprunt. » ajoute-t-il.
Vos remboursements ou ceux des citoyens Souillagais ? Je pose la question, mais, au lieu de vous plaindre de Votre banquier, il fallait y penser avant de voter M. Le Maire, que ne l’avez-vous pas fait ?
Quelle force vous a poussé à voter en votre âme et conscience ce projet imbécile pour nous faire croire que vous le regretteriez à présent ?
J’ajouterais à cela que le Maire n’aurait pas dû lâcher le fromage et que, pour mémoire :
Maître Corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage.
Maître Renard, par l'odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
- "Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau.
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois. "
A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ;
Et pour montrer sa belle voix,
Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le Renard s'en saisit, et dit :
-"Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l'écoute :
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. "
Le Corbeau, honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
Jean de La Fontaine
Mais ça, à Souillac, c’est encore à voir…
Alors, puisque le maître du ciel et de la terre m’a fait don de vous compter cette farce douce et amer, que j’use et épuise parfois mes doigts sur les touches de ce clavier qui me sert à rédiger cette note, je m’interroge, je réfléchis, pourquoi revenir en arrière, pourquoi notre premier magistrat se dédit-il soudain « honteux et confus », à l’approche des élections, alors qu’il a tout fait pour que ce vote soit unanimement accepté ?
Ah, mais c’est bien sûr, me dis-je en me frappant le front de l’intérieur de la main, ne se trouve-t-elle pas sur la liste « Ouverture et Solidarité » qui se présente à Gauche à Souillac cette réponse ?
Qui, quand, quoi, comment ?
Une personne dont l’honorabilité n’est pas mise en doute serait la compagne de notre premier magistrat et celle-ci se présente en tête de liste à sa succession avec des idées, fort louables, j’en conviens, mais, malheureusement, en parfaite inadéquation avec la réalité économique, est-ce pour cela que son conjoint, pour lui faire honneur, feint de revenir sur sa parole souveraine ?
- J’ai voté la construction de l’ANPE et son budget, mais à présent, je reviens sur ma parole et celle de mes lieutenants ? Enfin, c’est ce que je vous écris, mais en fait… (propos supposés)
Est-ce pour atténuer la stigmatisation de la Gauche et du PS, la mise en valeur d’un comportement loin des aspirations de Gauche ?
Mais diable, que cette illumination soudaine, cette épiphanie, n’est-elle venue à l’heure de ce vote ? À l’heure ou les élus de l’opposition ont tout fait pour limiter les dégâts en s’opposant à l’aberration, et au manque de soutien même, que le premier magistrat avait envers ses concitoyens pour les endetter de la sorte.
Sa responsabilité est pleine et inexcusable, et cette motion qu’il tente de voter désormais au conseil municipal du 13 mars 2014, ne peut le dédouaner, il est pris au piège de ses erreurs, nous sommes, citoyens, pris au piège de ses erreurs volontaires, mais nous ne sommes pas dupes, l’heure du changement, du dynamisme et de la compétence arrive enfin... Heureusement pour les citoyens de la belle ville de Souillac.
Nous vivons une époque formidiable…