Le parc se réveille, la nature montre des signes de vie nouvelle, les oiseaux se le crient de branche en branche portant la bonne parole à tous ceux qui voudront bien l’entendre.
J’ai repris mon bâton de pèlerin, arpentant les sentiers et allées pour un état des lieux printanier. Ici des arbres ont été élagués, là-bas des taillis sont désormais taillés, on plante par ici, on nettoie par-là. Le grand bassin resplendit au soleil, un couple de cygnes et des canards s’en partagent la surface.
Sur les hauteurs, quand le parc amorce la forêt, je ne reconnais plus le terrain. De larges trouées percent les futaies, allées encore jonchées des broussailles et branches récemment coupées. La grande tempête de 1999 donne toujours du boulot aux agents forestiers. Ce qui se meurt doit disparaître, une forêt nouvelle se prépare. Pour l’heure, le paysage aéré fait un peu peine à voir. Où sont les buissons et les hautes herbes où je traquais l’insecte, l’été dernier ? Et les arbustes où nichaient les passereaux ? Le biotope rajeuni reprendra ses droits dans le futur mais aujourd’hui, ses habitants traditionnels n’ont plus qu’à faire leurs valises et voir ailleurs si l’herbe est plus verte.
Revenu vers le tapis vert, cœur du parc royal, les silhouettes houssées et hideuses des statues attendent qu’une main charitable les délivrent et mettent fin à leur pénitence. Rendez nous nos héros de la mythologie, laissez nos yeux s’attarder sur les tétons d’Artémis. Alors seulement preuve sera faite que le printemps est de retour.