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Germain Roesz à la galerie Ritsch-Fisch

Publié le 14 mars 2014 par Lifeproof @CcilLifeproof

Première fois qu’un article est autant un défi… Rencontrer et interviewer Sophie Calle, c’était grimper le Mont Blanc, écrire celui-là c’est gravir l’Everest à moitié à poil et en tongs, bref, des conditions optimales pour ne pas s’abîmer dans de vertigineux précipices. La proposition que l’on m’a faite est la suivante : « l’artiste X [appelons-le X pour l’instant] exposera du 20 février au 20 mars 2014 à la Galerie Ritsch-Fisch à Strasbourg, est-ce que ça te dirait d’écrire dessus ? ». Ma réaction : panique !! J’ai pensé qu’il s’agissait d’une blague, parce que bon en fait ce n’est pas possible d’écrire sur un artiste qui a été son directeur de maîtrise, donc celui qui a été mon ancien prof, qui m’a jugé, noté, fait évoluer aussi : Germain Roesz. Panique donc. Sauve-qui-peut aussi ? Ben non, j’aime les challenges paraît-il…

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Germain Roesz dans son exposition. Photo: Jean-Louis Hess

La galerie Ritsch-Fisch, fondée en 1996 et située au centre ville de Strasbourg, est spécialisée dans l’art brut mais expose aussi des artistes contemporains. Elle a, dernièrement, a accueilli une partie de l’exposition « Hémisphères vodous » dont Anaïs nous avait parlé là.

Germain Roesz y présente actuellement ce qui pourrait être considéré comme une rétrospective de sa pratique picturale. En effet, il n’est de loin pas que peintre puisque, de jeux de mots en coups de pinceaux, il est aussi sculpteur, dessinateur, performeur, théoricien de l’art, aquafortiste, poète des mots et des sons, etc. « Je travaille dans le flux du monde. Je ne me laisse pas absorber par ce flux. Je m’absorbe dans la peinture, dans ce que la peinture produit de sens. Je m’absorbe dans l’écrire, dans ce que le mot et la phrase construit le monde. », nous dit cet artiste et être multiple, complexe. Cette exposition est un aperçu de la richesse de création de cet auteur qui cherche à se confronter à de nouvelles problématiques et expériences.

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Vue de l'exposition à la Galerie Ritsch-Fisch. Photo: galerie Ritsch-Fisch.

Mais, comment résumer 37 ans de création dans l’espace pas si grand de cette galerie ? En superposant. En présentant des grands formats, mais peu, bien sûr. Des plus petits, plus.

L’accrochage est comme un patchwork réalisé avec les peintures abstraites de Germain Roesz, il recouvre les murs de la galerie jusqu’au plafond. Il est rythmé, à l’instar d’une composition musicale, des petits formats comme autant de croches ou double-croches, des noires pour les tableaux de format moyen et le plus grand pourrait être une blanche tant il nécessite que l’on s’en éloigne pour le voir dans sa totalité. Bien que l’on soit face à une partition qui court à travers l’œuvre pictural de Germain Roesz, chaque pièce nécessite un temps d’arrêt, de regard, d’observation afin de s’immerger dans l’image, les couleurs, les lignes qui la composent, les formes, tout ce qui y vibre et fait sens(ation).

 

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Vue de l'exposition à la Galerie Ritsch-Fisch. Photo: galerie Ritsch-Fisch.

L'exposition est accompagnée d'un livret écrit par Germain Roesz, le lire implique d'entrer dans le processus de création de l'artiste, d'en découvrir certaines clefs de lecture. Il démontre aussi à quel point les mots et la pensée vont de pair avec le geste de peindre. « Pour cette exposition j'ai eu l'idée de dessiner/ peindre une quarante d'années de mon activité créatrice, de condenser dans une feuille ce qui s'est passé, ce que je crois qu'il s'est passé et que j'observe à partir de ce que je suis et fais aujourd'hui. C'est une sorte de condensation du passé, du présent et surtout c'est la visée qui trace dans chaque geste et pensée. Cela ne boucle rien, ne résout rien mais projette dans le présent ce qui m'a construit comme personne, comme singularité. », nous dit-il. L'exposition Disparitions abstraites. Extraits 1977-2014 est l'occasion d'entrer dans l'univers pictural de Germain Roesz, d'en voir les répétitions, les évolutions, les recherches, les problématiques et de, peut-être, discerner l'homme au travers de cela. À voir jusqu'au 20 mars à la Galerie Ritsch-Fisch.

Cécile (pas sûre d'avoir grimpé l'Everest mais ce n'était, au fond, pas si terrifiant. Comme quoi, on peut vaincre nos vieux démons).

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Exposition Germain Roesz. Dissipations abstraite. Extraits 1977-2014

20 février - 20 mars 2014

J-P Ritsch Fisch Galerie

6 rue des Charpentiers

F-67000 Strasbourg

T : +33 3 88 23 60 74

F : +33 3 88 22 34 05

Mail : [email protected]

Horaires d’ouvertures:

Lundi 14 h – 18h

Mardi – vendredi 11h – 18h

Samedi 14h – 18h


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