Après les films d'animation et les drames psychologiques, et si je continuais à vous construire, de façon plus ou moins bricoléé, des binomes de sorties salles du mois de février avec des films... d'action???
Oui oui, vous avez bien lu, il arrive parfois que j'aille m'enfermer dans les salles obscures pour aller voir des types qui se castagnent pendant 15 minutes, des poursuites en bagnole à n'en plus finir, des explosions pyrotechniques... enfin, tout cela à dose homéopathique quand même, mais disons que, de temps en temps, entre deux drames se déroulant dans des appartements, un bon petit film d'action, ca ne fait de mal à personne, n'est ce pas? Bon, en même temps, il faut savoir de quel film d'action on parle car les deux que j'ai testé ne sont définitivement pas de même qualité, jugez en plutot par mes avis ci dessous :
1. Non stop, Jaume Collet-Serra : l'adrénaline au maximum!!
Il était déjà étonnant que vous parle de Non stop avant sa sortie salles avec un billet jeu concours, il était encore plus étonnant que j'aille ensuite le voir en salles, histoire de vérifier si je ne vous avais pas fait un cadeau empoisonné, et on pousse l'étrangeté à son paroxysme en vous avouant que j'ai bien pris mon pied à la vision de ce film!!
Alors, c'est vrai que je n'ai pas l'habitude de voir ce genre de films, et même de voir Liam Neeson, pourtant le grand spécialiste de ce genre de rôles depuis une dizaine d'années. En effet, j'avais snobé tous les "Taken", "Sans Identité", "Taken 2", "Le Territoire des Loups" et autres films ultra viril dans lequel il a l'habitude de paraitre, comme je n'allais jamais voir les films de Stallone ou de Schwarzy lorsque j'étais plus jeune. Etonnant d'ailleurs de voir qu' à plus de 60 balais, cet acteur irlandais passé par Shakespeare et la Liste de Schindler est la seule alternative crédible - plus que Jason Statham- à ce genre de rôles !! Et là, dans "Non stop", il incarne un Air Marshal spécialisé dans la sécurité des passager qui va essayer de faire au mieux car le dilemme est simple : un homme menace de tuer une personne toutes les 20 minutes s’il n’a pas 150 million sur un compte qui est au nom du Marshal…donc l'équation est simple: 146 passagers, 146 suspects.
Tout cela va donner un huis clos aérien paranoiaque et vraiment prenant dans lequel le suspense et l’adrénaline est à son maximum. On est vraiment tenu en haleine du début à la fin de ce voyage particulièrement stressant, et qu'importe les invraisemblance dans l'intrigue : on y croit complétement à ce 10 petits nègres à la sauce aérienne et on se demande à chaque fois qui sera le prochain à passer sur le grill et surtout qui tire les ficelles, car, à chaque fois dans les bons films de ce genre, on passe d'un suspect potentiel à un autre, et seul les 10 dernières minutes nous dévoileront le fin mot de l'histoire.
On apprécie la très solide mise en scène de Jaume Collet-Serra plus spécialisé dans les films d'horreur- sauf pour "Sans Identité" dans lequel il faisait déjà tourner Liam Neeson-, sa réalisation parvient ici à nous tenir sous pression en filmant en gros plan ces personnages, afin d'intensifier le côté anxiogène de ce huis clos, sa caméra se déplaice avec aisance et rapidité entre les différentes travées de l'avion.
Un thriller avec peu de scènes d'actions inutiles ( c'est aussi ca qui m'a bien plu, bah oui j'ai dit qu'il m'en fallait à dose homéopathique:o)) et qui ne veut plus nous lâcher jusqu’à la fin ( un poil plus décevante que le reste).
Bref, ce Non stop constitue un excellent divertissement du samedi soir qui m'a un peu reposé les neurones et un peu sorti de ma torpeur dans lequel mes drames français dans lequel il ne se passe rien ou si peu m'avaient plongé !:o)
NON STOP Bande Annonce VOST (2014)
2. Mea Culpa, Fred cavayé: l'action à la française fait pale figure!!
Je disais quelques lignes au dessus, que dans "Non stop" les quelques incohérences de scénario que j'avais pu recensées n'étaient pas bien graves car n'entachaient pas la crédibilité de l'histoire dans sa globalité. Malheureusement, le problème se pose différement concernant " Mea Culpa", le troisième polar d'action du seul spécialiste du genre français, j'ai nommé Fred Cavayé.
En effet, ayant raté plus ou moins volontairement ses deux précédents longs métrages, "Pour elle" (2008) et "A bout portant" (2010), ses deux premiers volets de cette trilogie de polar à l'américaine avec plein d'actions et d'adrénaline dedans, je ne pourrais dire si ils souffraient du même manque de réalisme que dans ce Mea Culpa, que j'ai vu après avoir gagné des places chez Dame Skarlette ( merci à elle) car là franchement, impossible de ne pas tiquer sur ces incohérences ou invraisemblances de scénario qui plombent complétement le film.
On va pas les citer toutes, mon article serait trop long, mais que ce soit ce petit gamin qui arrive à distancer simplement en courant des mafieux en moto, ou bien cette fusillade devant la commissariat pas crédible pour un sou dans lequels les mechants - aux têtes de vraiment méchants- tirent 50 coups de feu et qui ne touchent jamais les gentils,, on ne croit absolument à rien dans ce polar qui lorgne complétement sur les références du genre, de Die Hard à l'Arme Fatale, mais sans le même budget ni le même rigueur au scénario.
Peu ou pas de psychologie dans ces personnages vraiment écrits à la truelle, pas ou peu de dialogue ( et les quelques uns qu'on entend sont d'une rare indigence) et beaucoup de castagne, pour un film tellement testostéroné que la finesse et la subilité n'ont pas été invités au festin....
J'adore normalement Vincent Lindon, mais là, franchement son personnage de flic alcoolique au bout du rouleau vu dans pas mal de polars français dont ceux d'Olivier Marschal est assez pathétique, on se demande quand même ce qu'il est venu faire dans cette galère....La fin nous réserve un twist final qui aurait pu nous réveiller de notre torpeur et de notre accablement, mais même pas, ces derniers étaient trop grands devant ce qui est incontestablement un des plus gros nanars de ce début 2014...
MEA CULPA Bande Annonce (2014)
Une fois de plus, ma comparaison va largement en faveur du film amerloque...et dire que pour Nio et quelques autres, je suis le meilleur défenseur du cinéma français, ah il va bien le cinéma hexagonal, n'est ce pas? :o)