Billet promis, billet dû ! Après ma lecture mitigée des Larmes Rouges de Georgia Caldera il y a quelques temps, je me suis dit qu’il fallait que je retourne à mes bons vieux classiques du vampirisme. J’ai donc poursuivi la Chronique des Vampires d’Anne Rice que j’avais entamée il y a fort longtemps et je me suis ensuite attaquée à la référence du genre, que je n’avais toujours pas lu : LE Dracula de Bram Stoker. Conclusion : je crois que je n’aime plus autant les vampires, leur immortalité et leurs questionnements métaphysiques, que dans ma jeunesse et je vais faire dès maintenant une pause végétarienne bien méritée.
Armand le Vampire : un 6ème tome de la Chroniques des Vampires en demi-teinte

Dans ce 6ème tome, que j’avais depuis très longtemps dans ma PAL, comme disent les pros des blogs de lecture

Par ailleurs, j’ai également été surprise par l’érotisme très marqué de ce volume : on savait les vampires d’Anne Rice sensuels et épicuriens, mais on sent qu’entre temps sa trilogie érotique de La Belle au Bois Dormant est passée par là, ce qui, même si je ne m’y attendais pas, n’était pas forcément déplaisant. En outre, l’écriture d’Anne Rice est toujours aussi belle et sa plume stimule toujours autant l’imagination. Pourtant, ce volume ne m’a pas donné envie d’aller jusqu’à la fin des Chroniques, qui pourtant avaient commencé de façon flamboyante avec Entretien avec un vampire, et surtout Lestat le vampire qui est certainement le meilleur opus de la série. Ainsi, je me garde sous le coude sa saga des sorcières qui, paraît-il, vaut le détour (par Salem ?).
Dracula, à l’origine du mythe

Dans les points positifs, il y a bien sûr l’ambiance. Les premières pages du livre sont très évocatrices et marquantes : la diligence filant dans la nuit des Carpathes, les loups, le château sinistre, le comte Dracula à la fois obséquieux et monstrueux… tout concourt à susciter la terreur. De ce point de vue, la première moitié du livre est une vraie réussite et m’a même fait faire certaines nuits quelques rêves inquiétants.
D’autre part, le choix du roman épistolaire et les différents points de vue proposés (lettres, journaux intimes, …) permettent de se plonger dans chaque personnage et crée une dynamique très intéressante. Enfin, l’écriture en elle-même est charmante, un brin surannée – n’oublions pas que le roman a été écrit en 1897 – et les sentiments exprimés parfois délicieusement démodés, si l’on excepte un sexisme d’époque qui choquerait un tantinet aujourd’hui. Ainsi, l’héroïne Mina Harker est définie comme ayant l’esprit d’un homme (= son intelligence) avec la sensibilité d’une femme. Gloups ^^

Donc ici, point de romantisme : plus de Dracula reniant sa foi en Dieu au retour de la guerre suite au suicide de sa bien-aimée qui le croyait tombé au combat, le transformant en monstre non-mort assoiffé de sang. Plus de recherche de la fiancée réincarnée dans le Londres du XIXème siècle. Cette seconde moitié se résume en fait à une chasse au monstre assez décevante (et très longue) de mon point de vue, les motivations du comte et les origines de sa monstruosité restant jusqu’au dénouement des questions sans réponse.
Ainsi, quand je lis que l’adaptation de Coppola est la plus fidèle à l’oeuvre originale, je dirais oui, mais en mieux. Là où Bram Stoker avait inventé un univers gothique marquant et un personnage maintes fois adapté, Coppola a su y apporter la puissance émotionnelle nécessaire pour créer l’alchimie parfaite. Et que dire de la bande originale (reprise depuis note pour note dans la saison 1 d’American Horror Story, ce qui m’avait passablement agacée ^^) qui m’avait beaucoup marquée à l’époque. Quand la magie du cinéma arrive à transcender les mots.