Il y avait réunion publique ce mercredi soir dans l'auditorium de la médiathèque l'Odyssée, où Roger Vicot, candidat socialiste, présentait son programme de campagne. Présentation gentillette de la liste tout d'abord, suivie d'un exposé idyllique du programme. Ensuite quelques questions banales : stationnement, petite incivilité. La réunion allait-elle se terminer là ?
Heureusement non, car votre serviteur, d'esprit très curieux et très critique au bon sens du terme, commença à gratter le vernis du discours pour voir ce qui se cachait dessous. Et c'est là que ça se gâte. Pas moyen de poser une question ou de faire une remarque sans se faire accuser, par un candidat qui perd son sang-froid, de proférer des "bétises" et des "conneries". Du centralisme démocratique à l'état pur : bienvenue en République populaire de Lomme. A côté, la Corée du Nord passerait presque pour un Eden démocratique !
Lui qui se vantait, dans son dernier bouquin sur la sécurité, d'avoir découvert l'intérêt d'enrichir sa réflexion à l'écoute des autres, ce n'était pas vraiment ça hier soir. Pourtant, à quelques années près, M. Vicot et moi-même avons usé nos fonds de pantalon sur les bancs de la même université, avons eu les mêmes maîtres prestigieux qui nous ont enseigné l'intelligence et l'esprit critique, à savoir penser par nous mêmes, à savoir poser les problèmes, à savoir oser dire que l'on n'est pas d'accord tout en l'argumentant; M. Vicot, en entrant au Parti socialiste, a oublié tout cet enseignement. Moi non, j'ai conservé et cultivé soigneusement cet héritage qui fait de moi un homme libre, responsable et perspicace.
Un moment, il a même complètement dérapé. "Monsieur Faucon, je suis plus souvent que vous dans le Marais !" Alors là, c'était plus de la bêtise, ni une connerie, c'était carrément une ânerie. J'y vis dans le Marais, j'y habite, j'y fais mes courses, je m'y balade ! Alors qu'il arrête de dire n'importe quoi. Bien sûr il y a une part de cirque électoral, mais là il pousse le bouchon trop loin. Ce n'est même pas sérieux du tout de la part d'un candidat à l'élection majorale. C'est carrément pitoyable. Et ses petits copains ne valent guère mieux. A la fin de la séance, l'un d'eux se leva, un homme respectable pourtant dans la vie, plutôt affable et qu'on croirait volontiers intelligent. Il se leva donc et déclara : "Il y a ici manifestement quelqu'un qui est là pour pourrir la soirée. Je demande donc qu'il se taise." Et depuis quand donc poser des questions, demander des précisions, argumenter ses interventions est-il devenu un crime contre l'humanité ? Ah oui, j'oubliais, je suis en République populaire de Lomme, le peuple n'a pas le droit de réfléchir, il est là pour adorer ses maîtres socialistes et leur obéir aveuglément, sans se poser de question. Malheureusement, avce moi, ils sont tombés sur le mauvais client.
Car je connais mon histoire, mieux qu'eux, ça c'est certain, qui ont une mémoire très sélective, et je sais de qui je tiens le droit de l'ouvrir et de ne pas me taire quand il me semble nécessaire. Mes ancêtres ont fait la Révolution, ils m'ont donné le droit de vote, de participer à la vie publique en tant que citoyen, et, en tant que contribuable, le droit de savoir ce que l'on va faire de mes impôts locaux (1600 euros par an, sans véritable retour sur investissement, come quoi je sais être largement solidaire), n'en déplaise à mon voisin de dessus qui me déniait ce droit inviolable et sacré comme il est dit dans notre constitution.
En conclusion, nous constaterons donc que monsieur Vicot a montré les limites de son condiitonnement culturel socialiste. En conséquence, j'appelle solennellement le peuple de Lomme à se mobiliser en masse les 23 et 30 mars prochains, pour que, dans son intérêt, il y ait le moins possible d'élus de la liste socialiste.
Just do it.