De: James Matthew Barrie
Quatrième de couverture des Editions Librio Imaginaires:Peter Pan est un petit garçon bien étrange. Il est vêtu de feuilles, ne connaît pas son âge, et ignore ce qu’est un baiser. Wendy est intriguée par ce petit bonhomme qui lui rend visite la nuit, accompagné d’une lumière tintinnabulante nommée Clochette. D’où vient-il donc ? Je me suis enfui le jour de ma naissance, répond Peter Pan. » Je ne veux pas devenir un adulte, alors depuis, je vis au pays des fées. Sais-tu d’où viennent les fées ? Lorsque le premier de tous les bébés se mit à rire pour la première fois, son rire se brisa en milliers de morceaux, et chaque morceau devint une fée. » Wendy et ses deux frères, John et Michael, n’hésiteront pas bien longtemps à suivre Peter Pan et Clochette sur l’Ile merveilleuse, au pays de l’Imaginaire.
Mon avis: Je ne sais pas si je pourrais rendre justice à ce magnifique livre,à cette sublime histoire mais je vais essayer.
J’ai connu Peter Pan tout d’abord par le biais de Disney et de son film d’animation pour le moins réussi et qui a marqué mon enfance.Quel enfant n’a jamais rêvé de voler et de s’enfuir loin des adultes pour vivre des aventures au Pays Imaginaire?Cependant au fil du temps,Peter Pan a résonné différement pour moi parce que j’ai grandi et que j’ai mieux compris pourquoi le jeune homme ne voulait pas grandir.Et finalement,ce que je voyais comme une oeuvre joyeuse est finalement assez grave.Ce sentiment s’est confirmé à travers la lecture du roman de James Matthew Barrie.
Dés cet instant,Wendy sut qu’elle était condamnée à grandir.A deux ans,tout enfant le sait.Deux est le commencement de la fin.
En effet,on est loin de la version edulcorée de Disney.Le syndrome Peter Pan est ici plus présent moins léger.Des thémes comme la mort,l’abandon,la souffrance sont abordés.De plus,le garçon nous apparait ici comme un enfant égoiste,fier et très candide(j’ai adoré l’histoire du dé à coudre).A contrario,il arrive quelquefois à surprendre le lecteur par sa maturité et d’un autre côté pourtant,son ignorance laisse rêveur.Néanmoins,son personnage est très intéressant car il a énormément de contradictions.Il ne veut pas de mère car la sienne l’a abandonné mais en même temps,Wendy est une mère pour lui et pour tous les enfants.La mère est d’ailleurs un personnage récurrent dans cette histoire:la mère de Wendy,Wendy,la mère aussi de l’auteur sans aucun doute.En tous les cas,un bel hommage est rendu à tous les mères.Aux mères qui surveillent leurs enfants le soir et qui essaient de défaire les cauchemars,aux mamans qui lisent des histoires.Aux mamans tout simplement.Même le Capitaine Crochet veut d’une maman parce qu’une mère est synonyme de douceur,d’amour,de sécurité.Alors,tout le monde en a besoin d’une et les méchants plus que jamais.
« -Wendy,une fille est plus précieuse que vingt garçons.
Wendy se sentit devenir subitement femme des pieds à la tête.Une courte distance en fait! »
Comme je le disais plus haut,le ton se veut grave ici.Les enfants se battent,s’entretuent et meurent même à Neverland.Quand au Capitaine Crochet,il se dégage de son personnage un certain fatalisme notamment à cause du crocrodile qui a avalé une horloge qui fait tic-tac.Ce tic tac est annonciateur de sa prochaine mort,mort qui ne peut être empêchée.Son avenir funeste lui fait réfléchir sur sa condition d’Homme;c’est alors un Crochet bien loin du monstre traditionnel (un brin philosophe peut-être même)qui nous apparait.En effet,il nous parait humain,fragile et seul surtout.Peut-être que faire le mal est son seul moyen d’expression,de défense.La seule chose qu’il connait et que l’on le lui a appris.En ce qui concerne Wendy,elle a le coeur d’une maman et c’est bien pour çà qu’elle sait qu’elle doit rentrer chez elle.Nul doute qu’elle est amoureuse de Peter Pan mais cet amour est voué à l’échec.Elle veut grandir et elle a besoin de sa mère.Dans sa naiveté d’enfant,Peter ne devine(ou ne préfère)pas les sentiments de la jeune fille.Pourtant paradoxalement,les deux prennent plaisir à jouer au père et à la mère pour les enfants perdus.De plus,lorsque Wendy déclare vouloir retourner chez elle,Peter en est bouleversé mais ne veut pas se l’avouer.Il en va de même pour Tim Tam(Fée Clochette)qui elle-aussi est amoureuse du jeune homme et ce dernier ne voit rien ou ne veut rien voir.
« Les veilleuse sont les yeux qu’une mère laisse derrière elle pour garder ses enfants ».
Un jour,ma cousine m’a dit que la plupart des enfants d’aujourd’hui ne connaissent pas qui est Peter Pan.Je trouve cela tragique surtout quand on voit à quelle vitesse se propage des « Non mais allo quoi » ou autre bêtise de ce genre.Face à cela,je pense à ce que Peter a dit Wendy dans un passage du livre;il lui dit en effet:« Les enfants savent tant de choses maintenant que très vite,tous ne croient plus aux fées.Et chaque fois qu’un enfant dit « je ne crois pas aux fées »,il y en a une qui tombe quelque part,qui tombe morte ». Voilà ce que rate un enfant qui ne connait pas Peter Pan;il passe à côté de la magie,du pouvoir de croire,de rêver,et d’un voyage extraordinaire au Pays Imaginaire.Je crois vraiment qu’on a à apprendre de Peter Pan et ce,à tout âge.De l’histoire et de ce qu’elle dit entre les lignes.Je crois qu’un Peter Pan sommeille en chacun de nous enfin je l’espère de toutes mes forces,et si c’est le cas c’est une force,un héritage.
« Quand le premier bébé a ri pour la première fois,les éclats de rire ont volé dans tous les sens,c’est ainsi que sont apparues les fées ».