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Mode éthique et entrepreneuriat social et solidaire.
La semaine dernière avait lieu la journée de la femme.
Ce seul jour par an qui lui est mondialement dédié, ce n’est pas le mépris des 364 autres, comme s’y fourvoient beaucoup d’entre nous…
C’est l’occasion d’écorner une page de l’histoire, de faire un arrêt sur images politique et social des grandes avancées pour et par les femmes et de sensibiliser sur les combats restants encore à mener…
Ivres de justice par nature, excessives dans le dévouement par essence, c’est toute l’année que l’influence, la grâce, l’inépuisable source d’inspiration qu’incarnent ces créatures, à la fois muses et auteures de leur propre légende, sont à célébrer.
Aujourd’hui nous sommes un de ces 364 jours comme les autres, où l’hommage de la journée de la femme est prolongé par les actions quotidiennes, et ce sont celles de Sarah Beydoun que je souhaite pointer. Cette jolie libanaise donne corps à ses idéaux à travers ce qu’il y a peut être de plus occulte chez nous, seul accessoire capable de percer notre identité, notre intimité : le sac à main.
Des connotations qui semblent bien infirmes à ses yeux, si elles sont amputées de ce qu’il peut y avoir d’essentiel.
En effet, Sarah est la fondatrice et directrice artistique de la ligne Sarah’s bag, mais elle est surtout entrepreneur social : Avant l’expertise technique, les compétences créatives, c’est son cœur qu’elle fait intervenir, et sa conscience qu’elle engage.
La créatrice souhaite œuvrer, à travers son activité, pour la réhabilitation de femmes aux vies déshéritées.
Ainsi donne-t-elle au sac à main un contour idéologique, à sa conception un sens, et à travers sa commercialisation une clé de résilience. Ces créations portent en elles une issue possible pour ses femmes aux destins cruellement avortés.
Certaines sont prisonnières, ex-prisonnières ou d’anciennes prostituées en rédemption, d’autres paient indûment les dettes financières ou meurtrières de maris sans scrupules, ou remboursent le lourd tribu de l’assassinat d’un mari violeur de sa propre fille ou femme… Souvent il est question d’injustice, mais aussi d’honneur.
Un honneur perdu qu’il est difficile de regagner même après avoir purgé le temps que la loi juge nécessaire. Car une fois sortie de l’ombre, la société et le regard des autres sont impitoyables, et le crime, à jamais estampillé sur ces femmes souvent innocentes. Pour effacer cette empreinte, Sarah contribue à leur donner une indépendance légitime en leur offrant un emploi, une formation, un salaire et des conditions de travail décents. Un autre des aspects de la mode éthique et du commerce équitable.
Lorsque l’aventure a commencé, Sarah a réalisé en visitant les prisons de Baabda que les femmes incarcérées passaient leurs journées à ne rien faire d’utile qui puisse rendre leur sombre séjour moins douloureux : elles fanaient au gré des jours. Elle a donc pensé qu’il serait merveilleux de leur donner la possibilité de faire un meilleur usage de leurs compétences, qui étaient principalement la couture et la broderie de perles et de sequins, et c’est ainsi qu’a commencé l’aventure Sarah’s bag.
La tâche a été ardue au début, car ces femmes étaient déprimées ou traumatisées.
Le plus gratifiant est de constater l’évolution de ces dames, passées de statut de prisonnière à celui d’entrepreneur. En effet, une fois sortie, chacune d’entre elles continue la collaboration avec nous, sont capable de créer leur propre équipe et de superviser leur travail, me confie Maya Cherfane, la collaboratrice de Sarah Beydoun.
Et le savoir-faire se transmet jusque dans leurs quartiers ou villages, où elles forment d’autres femmes, leur donnant ainsi le même accès à l’indépendance, contribuant positivement à l’essor de la collectivité. Pour Sarah, des femmes émancipées, c’est un pays réhabilité.
Derrière de grandes actions se cachent souvent quelque motivations plus intimes disait Romain Gary. Si l’on s’attarde à un arrêt sur image historique, on y percevra aisément l’origine de cette faim de justice qui est chevillée au corps de Sarah Beydoun. Issue de la génération ayant connue la guerre civile au Liban, de cette jeunesse muselée par le système politique de l’époque, elle tente un renouveau à travers le sillon créatif comme moyen d’expression ultime dans un pays en friche que seuls l’art et la culture peuvent fertiliser.
—-Anatomie des sacs Sara’s bag —-
Utilisation techniques traditionnelles du Moyen-Orient, chaque pièce confectionnée à la main prend 10 à 12 jours de travail soutenu, pour chacune des artisanes qualifiées .
Des perles cousues main, point par point , par les artisanes qui forment l’épine dorsale
de la ligne de sac à main.
Sequin, minuscules paillettes, points complexes…
Les collections font dialoguer Oum Kalsoum et Andy Warhol
Des chansons d’amours égyptiennes se retrouvent dans les lignes des créations, dans les imprimés et géométries.
Inspiration de la culture du monde Arabe, de ses icônes, de la beauté intemporelle de ses calligraphies…
Mais aussi punk-rock, pop art, mode contemporaine, retro glamour…
Dernières collections : hommage aux mélodrames pop art de Lichtenstein, humour
et chic postmoderne .
Retrouvez toute l’histoire sur le site Sarah’s bag et les sacs sur le shop online.
Disponibles chez Colette, Kabuki, People Boutique, Le Bon Marché.
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