Suisse : un modèle de réussite discret

Publié le 13 mars 2014 par Plumesolidaire

   

Dans le cours d'un long gouvernement on va au mal par une pente insensible,

et on ne remonte au bien que par un effort

Montesquieu

La Suisse : un modèle de réussite discret

Selon un récent sondage 66%, les deux tiers des français pensent qu’il y a trop d’immigrés en France.

La  Confédération Helvétique est une nation bien trop petite pour que nous nous y intéressions.

Et nous français avons bien trop de leçons à donner aux suisses pour nous inspirer de la réussite aussi discrète que remarquable, d’un pays qui se  place en tête des classements mondiaux.

Les vieux lecteurs se souviennent sans doute du livre de Jean Ziegler « Une Suisse au-dessus de tout soupçon » dans lequel il déconstruisait, et dénonçait,  le système bancaire de son pays. Il avait aussi « participé aux travaux de reconnaissance de la spoliation de déportés de leurs comptes bancaires (en Suisse) au profit de l'Allemagne nazie. Son travail est décrit dans La Suisse, l'or et les morts, paru en 1997 aux éditions du Seuil. Il y explique comment les banquiers suisses ont aidé à financer la machine de guerre des nazis.

Jean Ziegler est l'auteur de plusieurs livres sur la mondialisation et sur ce qu'il considère être des crimes commis au nom de la finance de marché mondiale et du capitalisme, condamnant en particulier le rôle de la Suisse. »

On serait tenté de garder en mémoire cette représentation partielle  mais pas désuète initiée par cet auteur animé d’une volonté de justice rare.

Ainsi l’économie suisse se réduirait essentiellement à ses comptes bancaires, à l’accueil des - de nos - évadés fiscaux.

Or les banques ne pèsent guère moins de 10% du PIB et le principal atout de la Suisse repose sur un réseau de PME ultra performant qui exporte  plus que l’Allemagne.  La Suisse est la reine des exportations.

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SOURCE / Le Monde-Europe

Les électeurs suisses se sont prononcés dimanche en faveur de la « fin de l'immigration de masse » à une très courte majorité (50,3 %), selon les résultats officiels annoncés en fin d'après-midi. Cette proposition du parti de droite populiste UDC visait àinstaurerdes quotas à l'immigration etrenégocierla libre circulation avec l'Union européenne, ce qui risque detendreles relations avec les voisins européens de laSuisse.

Le taux de participation a été particulièrement élevé, atteignant 56,5 %, soit beaucoup plus que la moyenne de 44 % habituellement enregistrée en Suisse,

…pour le patronat suisse, une période d'« incertitude commence pour l'économie suisse, ce qui n'est pas bon ».

Au moment de l'entrée en vigueur de la libre circulation, qui s'est faite progressivement depuis 2002, les autorités avaient indiqué qu'il n'y aurait que 8 000 nouveaux arrivants par an au maximum. En fait, la Suisse avec son insolente bonne santé économique qui tranche avec la crise dans la zone euro, en accueille bon an mal an 80 000 sur son marché du travail, un chiffre qui provoque la colère de l'UDC.

Depuis la signature des accords avec l'UE, la part des étrangers dans le pays est passée de 20 % à 23,5 %. Actuellement, 1,25 million d'entre eux sont issus de l'UE-27 ou de l'Association européenne de libre-échange (AELE).

Les Italiens et les Allemands sont les plus nombreux, avec respectivement 291 000 et 284 200 ressortissants. Ils sont suivis par les Portugais (237 000) et les Français (104 000). Atitred'exemple, l'an dernier, lapopulationdu canton de Neuchâtel a progressé de 10%, une hausse due à une arrivée massive de ressortissants portugais. A ces étrangers, il fautajouter, selon l'UDC, les frontaliers qui sont dans la région de l'Arc Lémanique, autour du lac Léman, quelque 113 000, dans le Tessin 60 000, tout comme dans la région de Bâle.

La Suisse va doncrétablirdes quotas et des contingents, en fonction de ses besoins, pour les immigrés. Un système avec lequel elle a vécu avant les accords bilatéraux avec l'UE et qui se traduit par beaucoup de tracasseries administratives, fustigées par les employeurs.

Bruxelles a d'ores et déjà indiqué que si la Suisse mettait fin à l'accord de libre circulation, tous les autres accords liant Berne à l'UE seraient dénoncés ipso facto. Les partisans du oui, l'UDC en tête, répliquaient en disant qu'il s'agit d'une question de souveraineté nationale, et que le pays ne doit pas seplierau« diktat »européen.

Suite de l’introduction

Source : Un œil sur la planète : Le miracle suisse

Notes extraites du documentaire

Les industries de pointe confèrent à la Suisse le statut d’une puissance économique et technologique de premier plan. A population égale elle ferait mieux que l’Allemagne ; et si sa monnaie est forte elle ne cesse de gagner des parts de marché.

La Suisse dans les classements mondiaux

Depuis 5 ans la Suisse est classée en tête du classement mondial pour la compétitivité. En comparaison, la France est descendue à la 23ème place.

14 entreprises figurent parmi les 500 plus riches du monde.

Première nation à l’indice d’innovation en 2013, tandis que la France est située en 20ème position, son PIB par habitant en 2013 était évalué à 80 473 usb, quasiment le double de notre pays estimé à 43 000 usb.

L’indice de développement humain en 2012 plaçait la Suisse au 9ème rang mondial, et la France au 20ème.

Enfin dans le classement sur le bonheur effectué par l’ONU en 2013, la France n’était qu’en 25ème position, la Suisse en 3ème position.

L’emploi et le travail

59% de la population suisse travaille ou est impliquée dans l’économie à raison de 1 800 heures par an, pour un taux de 41% en France et 1570 heures de travail.

Les salariés suisses se distinguent par un esprit d’entreprise bien différent du nôtre (ndlr). La flexibilité des heures de travail n'est pas nécessairement fixée de manière contraignante par la hiérarchie mais peut être décidée par les salariés qui adaptent de leur propre initiative leurs heures de travail au carnet de commandes. Choix qui les conduit à travailler en moyenne 42 heures 30 par semaine.

La liberté de licenciement dont bénéficient les entreprises conduisent paradoxalement à maintenir un taux de chômage extrêmement bas de 3,2%.

A l’opposé de la culture du conflit, des tendances aux replis et au développement des réflexes de victimisation et de mises en cause permanentes des responsabilités d’autrui, qui prévalent chez les français (ndlr); les suisses coopèrent et fonctionnent sur le mode du consensus social. Les suisses se parlent beaucoup pour convaincre, et on consulte. Une fois que l’accord est établi la décision est très rapidement mise en en application. Et tout le monde s’y tient.

Les impôts

Si les taux d’impôts sont relativement bas la discipline fiscale est rigoureuse.

La formation professionnelle

La Suisse a relevé que plus le nombre de bacheliers s’élevait, plus croissait le nombre de chômeurs.

L’apprentissage est l’ingrédient essentiel qui permet de maintenir un faible taux de chômage.

2 jeunes sur 3 quittent l’école à l’âge de 15 ans pour l’apprentissage. Et rares sont ceux qui ne sont pas diplômés.

Cette organisation a permis le développement d’une classe moyenne d’ouvriers.

Tandis que la minorité de jeunes qui accèdent à l’enseignement supérieur se voit dotée par l’Etat d’importants moyens.

Le résultat est que l’Université polytechnique de Zurich s’est hissée à la 20ème place du classement mondial de Shanghai, 17 places devant la première université française.

Le système d’enseignement supérieur est gratuit (900€ par an) alors qu’il coûte à un étudiant 12 000 € par an en Grande Bretagne.

L’attractivité suisse repose aussi sur le salaire des enseignants : 18 000 € par mois pour un enseignant universitaire, trois fois plus qu’un prof de la Sorbonne en fin de carrière.

En conclusion la Suisse est un pays de taille moyenne qui est remarquablement bien géré.

La démocratie

La démocratie fait l’objet d’un exercice permanent : les suisses sont consultés tout le temps sur tous les sujets.

La démocratie directe présente l’avantage de permettre de contrôler les élites.

Et les parlementaires ne la craignent pas et savent que c’est le peuple qui a le dernier mot.

Ce qui conduit à des compromis qui dégagent des majorités.

Les 26 cantons indépendants sont dotés de leurs propres constitution.

Le canton de Vaud a approuvé l’euthanasie assitée

Au plan fédéral :

  • l'utilisation du cannabis thérapeutique est autorisée
  • la prostitution légale (sex driving) est également autorisée.
  • les 2 semaines supplémentaires de congés annuels ont été refusées.

Signer une pétition d’initiative populaire est un acte fondateur de la démocratie en Suisse.

Chaque signataire est vérifié par les Mairies ; la conséquence est le faible nombre de manifestations de rue.

Conclusion : la modestie est peut-être l’une des principales différences entre les deux rives du Léman