Voici le lien pour écouter l'emission avec JC Malgoire,il parle de l'opéra que nous jouons en ce moment!
[ Aben Hamet ]
L’histoire d’Aben Hamet de Théodore Dubois se situe à Grenade, terre de ses ancêtres où il revient secrètement. Après la défaite des Maures infligée par les Espagnols en 1492, les derniers survivants de l’illustre tribu des Abencérages se sont retirés à Carthage. C’est là que grandit Aben Hamet, le fils de Boabdil, le dernier roi Maure. Elevé par sa mère la sultane Zuléma, dans la haine des vainqueurs, il caresse l’espoir de reconquérir un jour le trône de ses pères. Lorsqu’il croit le moment venu, il prend la mer avec l’idée de soulever les musulmans demeurés en Espagne et de se mettre à la tête de l’insurrection victorieuse.
Au premier acte, Aben Hamet arrive à Grenade où il rencontre Bianca, la fille du gouverneur, le Duc de Santa Fe. Nous assistons à l’éclosion de l’amour qui étreint de suite ces deux jeunes âmes. Mais Zuléma et Alfaïma sa fille adoptive, n’ont pas tardé à se mettre à sa recherche, et le hasard leur fait découvrir le criminel amour qui brûle dans le coeur du prince maure pour une infidèle. Elles feront tout pour l’en arracher. La sultane Zuléma fomente elle-même la révolte parmi les musulmans. Il est convenu qu’on profitera d’une grande fête donnée au Généralife, pour se répandre dans la ville et y mettre tout à feu et à sang. Zuléma pénètre elle-même au milieu de cette fête sous les vêtements d’une bohémienne, elle pourra ainsi s’approcher de son fils, qui est parmi les invités du duc, et s’en faire reconnaître. Mais Bianca a donné rendez-vous à Aben Hamet à l’église, qui est en fait l’ancienne mosquée de Grenade. Aben Hamet vient la retrouver, il semble prêt à abjurer par amour, lorsqu’il découvre une pierre où figure le nom de son père en
arabe. Il comprend alors que c’est impossible. Désespéré, il se jette dehors dans la bataille qui fait rage. Blessé, il va mourir sur le mont Padul dans les bras de Bianca qui l’a rejoint.
Le chef de l'Atelier Lyrique de Tourcoing et de La Grande Ecurie et la Chambre du Roy dirigera, du 14 au 18 mars, une recréation de l'opéra "Aben Hamet" de Théodore Dubois.
Jean Claude Malgoire offre ici une occasion unique de découverte d’un opéra inconnu de Théodore Dubois, compositeur injustement oublié. Une création mondiale en langue française. Le sujet est sensible et toujours d’actualité : un musulman tombe amoureux d’une chrétienne, ceci dans le climat hostile de la "Reconquista".
Extrait de l’article de Edmond Hippeau dans L’événement au lendemain de la création d’Aben Hamet. M. Dubois est excellemment doué ; il possède de précieuses facultés. La plus remarquable de toutes est l’art d’écrire pour les voix. Il y a peu de compositeurs qui mesurent à un tel degré, suivant les voix, les variétés de l’intonation, la qualité et les degrés de l’émission du son, les nuances, les timbres, et qui, respectueux de la déclamation comme l’exigent les vraies traditions de L’école française, fassent chanter les personnages et les choeurs avec grâce et aisance ou avec éclat et puissance, sans tomber dans les hurlements de la mauvaise école italienne, de même qu’ils laissent à cette école les roulades et les borborygmes de mauvais goût qui ont remplacé les illustres traditions de l’art du chant dont s’honoraient les derniers grands maîtres de l’Italie.
Livret de Léonce Détroyat et Achille de Lauzières d’après la nouvelle de Chateaubriand : Les Aventures du dernier Abencèrage.