Qui ne se souvient pas de ses années lycées à écouter Inside In / Inside Out, premier album de The Kooks, arborant un t-shirt au col ridiculement plongeant laissant à nu le sommet d’un torse à peine velu. A l’époque, mal informés , on associait un peu The Kooks aux Arctic Monkeys, tant à cause de leurs succès chronologiquement proches que par le flegme de leur jeune leader (et puis, on pensait vraiment que Sheffield et Brighton étaient géographiquement proches). Puis les Arctic Monkeys ont sorti leur premier album, appuyant une supériorité qui s’est accrue au fil des ans, laissant nos pauvres Kooks dans l’incompréhension la plus totale. Deux ans après la sortie de leur premier opus, l’excellent Konk marque l’apogée du groupe (celui de Brighton) dont le succès aurait dû n’être qu’éphémère. Car la bande de Luke Pritchard ont passé plus de temps à essayer de raccorder leur style aux standard radiophoniques et à des mouvements musicaux qui semblent indéniablement leur échapper qu’à mûrir leurs sons.
The Kooks ont fait rêver pléthore de groupes français de lycée. Vous vous souvenez de cette « vague de baby rockers » qui auraient tué leur parents pour serrer la main de Philippe Manoeuvre et être programmés au Gibus en première partie des Second Sex ? Celle-ci même. Les Libertines n’étant plus, Pritchard fut pour eux plus qu’une icône de mode qui leur inspira la merveilleuse idée de se faire des permanentes ; il fut l’unique symbole de réussite de leur mouvement. Mais devant une absence évidente de capacité à se renouveler en conservant la fougue et l’envie des jeunes jours, l’originalité des Kooks a pris fin en même temps que la mouvance qui a agité la jeunesse dorée parisienne.
En 2011, The Kooks ont sorti « Junk Of The Heart », un album dont vous ne vous rappelez sûrement pas, hormis peut-être « Is It Me« , pauvre single qui a tourné en boucle sur les bandes FM. Ces douze titres ont marqué la chute officielle des Kooks, le franchissement de l’invisible barrière du « il fallait s’arrêter avant, avant d’être coincé sur NRJ entre une chanson de Sexion d’Assaut et une publicité pour la tournée Axe Boat ».
Quelle ne fut pas notre réaction, il y a quelques jours, en apprenant qu’entre deux clash avec les One Direction sur Twitter, le groupe a trouvé le temps d’enregistrer un EP à propos duquel les intéressés citent des influences telles que Prince et M. Jackson. On va vous laisser avec « Down », premier single de l’opus que l’on va essayer d’éviter, parce que l’on n’y croit plus, depuis un bon moment.