PSG-Roger-Petit : « Le foot loisir des riches, c’est maintenant »

Publié le 13 mars 2014 par Yannc83

Dans sa chronique pour le trimestriel Onze-Mondial, le journaliste Bruno Roger-Petit évoque l’embourgeoisement du public du Parc des Princes qui vient au stade comme à un spectacle.

« Le Parc, pari perdu des Ultras ». C’est ainsi que titre sa chronique, Bruno Roger-Petit : « Le PSG est à l’avant-garde de la mutation. Il est le premier club français à enclencher une politique d’embourgeoisement du foot. Une simple place pour le Parc se paie le même prix qu’une place pour l’opéra. Bientôt, on viendra au stade de la Porte de Saint-Cloud comme on va au théâtre ou au spectacle. La métamorphose des stades en marche et rien ne l’arrêtrea. La préparation de l’Euro 2016 participe à ce mouvement général. Ce qui se joue au PSG depuis 2010 se répétera ailleurs, d’autant que la volonté des pouvoirs publics, de la Ligue, et des clubs, de ce point de vue, commune et inébranlable » explique-t-il.

« Embourgeoisement planifié, effacement des Ultras et accès payant à la télévision. L’embourgeoisement du foot avance. Cela prendra cinq ans, dix ans mais le mouvement est irréversible. Le foot, loisir de riches, c’est maintenant. Le nouveau public du PSG ne vient pas pour voir les écharpes dans les tribunes Boulogne ou Auteuil. Il vient voir d’abord et avant tout, Zlatan. Il s’accommode de l’ambiance, pourvu qu’elle soit bonne enfant. Mais le spectacle pour lui, se déroule sur la pelouse. Les tribunes populaires, vidées à terme de supporters les plus remuants, ne sont plus considérées dans cette nouvelle relation qu’impose la mutation bourgeoise du foot, comme des compléments indispensables au spectacle » ajoute-t-il.

Et de conclure : « Que va devenir le football dit populaire, le football hot-dog, merguez et bière. Le football des écharpes, des bâches et des chants ? Il sera toujours là mais minoritaire. Le football va-t-il devenir un produit culturel pour consommateurs ? Oui, en grande partie. Mais l’essence de ce sport universel demeurera malgré la mutation qui se profile. Même embourgeoisé, le football restera le football » conclut BRP.