Les affaires reprennent. L’activité des institutions judiciaires frise le surrégime. Si les professionnels du droit peuvent s’en réjouir, les citoyens ont un regard un rien désabusé au passage de tous les politiques sur les parvis des tribunaux. Depuis quelques jours, c’est plus qu’une embellie côté affaires, c’est carrément le décollage des émergents.
Les gens d’affaires ne chôment pas. Les affaires ne se comptent plus. Pas le temps de faire le point sur celles avec lesquelles on commence à être familiarisé qu’une autre s’impose sans politesse. A peine a-t-on fini de comprendre qu’à Corbeil Essonne l’élection se joue par bulletins de banque et billets de vote, voilà que l’on nous livre le décodage des factures de l’UMP, mais entre- temps ou juste pendant, il y a une histoire d’enregistrements. Il faut de plus se reporter aux épisodes précédents parce que la Cour de Cassation nous rappelle le bon côté des agendas. Pas malin celui qui laisse ses agendas dans le tiroir de la table de nuit et ne prend pas la précaution d’y poser un mégot encore actif afin de faire de un peu de place à des trous de mémoire. Jadis ceux qui touchaient au grisbi mettaient en cendres les traces de leurs petits arrangements avec la loi. Auparavant, un ancien secrétaire général de l’Elysée avait perdu ses archives comme un collégien fatigué oublie son sac dans le métro. Ils veulent néanmoins revenir aux affaires. Faudrait d’ailleurs commander un sondage selon la méthode « buissonnienne » pour connaître les chances de retour. Les affaires sont les affaires. Quand l’argent est frais, il faut faire son beurre. Proverbe bancaire. Quand la cassette déborde, il faut se tourner vers son dictaphone qui démarre tout seul en dépit de ses regrets. Proverbe cycliste.
Les affaires de l’actualité ne sont que des soupçons, des insinuations. Jamais la formule « la Justice fait son travail » n’a été autant usitée. L’avenir dira si ces affaires sont classées en bon ordre. En attendant, pendant le déballage les affaires continuent. On se demande à qui ces affaires-là peuvent bien profiter.