Une sacrée victoire pour lui

Petit Chou, 11 ans, est rentré de chez eux, ses grands parents paternels. Il y a passé 6 jours et 6 nuits, un séjour qui a beaucoup fait parler et pleurer aussi avouons le. La veille de son départ mon fils était en larmes dans mes bras et ne voulait pas quitter son "univers", disait il. Nous avions mis en place tout un tas de choses, le téléphone en fin de journée pour me raconter sa journée et puis skype le soir vers 20h30 pour se souhaiter une bonne nuit avec notre rendez-vous "on pense l'un à l'autre" au moment du coucher. Il savait aussi que s'il y avait le moindre souci nous irions le chercher et ce même si ce n'est pas la porte à côté.

Le premier soir fut terrible, je ne m'attendais pas à ça tant son départ s'était parfaitement déroulé, avec le sourire et même l'arrivée avec son appel pour confirmer que tout allait bien. Le soir fut une torture pour moi avec cet appel via skype qui a pris des tournures dramatiques "je veux que vous veniez me chercher dès demain", "maman je suis mal ici je veux être chez nous, je ne me sens pas bien, tout seul" phrases accompnées de larmes et skype n'aide pas à dédramatiser il avait cette mine pâle avec des yeux larmoyant et la voix saccadée, bref horrible. Une conversation qui a duré une éternité.

Tout est rentré dans l'ordre dès le lendemain matin puisque j'avais le droit à un mail me disant "maman tu avais raison c'était un coup de cafard je ne veux plus rentrer tout de suite". OUF ce n'était qu'un coup de mou du soir. Retrouver une maison dans laquelle il n'était pas venu depuis longtemps, la dernière fois avec son papa évidemment, passer du temps loin de notre maison, de moi... Autant de choses angoissantes qui avaient pris une ampleur d'autant plus grande qu'il venait de faire un long trajet, qu'il n'avait pas encore pris ses marques et que le soir était venu.

Nous avons réussi à nous voir 4 soirs sur les 6 qu'il a passé là haut, les deux autres fois skype a fait des siennes, ça ne l'a pas perturbé plus que ça, il a terminé la semaine chez mes parents pendant que nous étions en week-end et on ne s'est appelé qu'un fois sur deux jours. Je l'ai senti au fur et à mesure des jours, plus à l'aise, moins dépendant de moi et ce cet appel skype, je l'ai senti avec le sourire avant même de le voir. Sa voix n'était plus la même.

Il avait plaisir à me raconter ce qu'il faisait avec papi et mamie, le tracteur, le vélo, ses copines qui étaient passées le voir, la crêperie, les feuilles ramassées dans le jardin, il était bien, il s'amusait, il était moins dans l'attente de me parler ou me voir, il a réussi chaque soir à s'endormir rapidement, lui qui met tant de temps à la maison, tout ce que j'espérais s'est produit. Il a reconnu que nous avions eu raison de le pousser un peu pour y aller. Que rêver de mieux ?

J'ai envie de dire qu'il s'est retrouvé : indépendant, confiant comme "avant", sans ce besoin vital de contact avec maman, je crois que ça va le rendre plus fort, c'est une victoire pour lui que de savoir qu'il est tout à fait capable de passer une semaine loin de nous, loin de moi. Et nous allons, non pas reprendre là où nous en étions restés, mais surfer sur cette victoire pour alléger les "bonne nuit" chaque soir et avancer pas à pas vers tous ces progrès qui nous attendent.

C'est comme ça que je vois nos prochains jours. On va y arriver. Ensemble.