Des modifications épigénétiques sur l’ADN, spécifiques aux patients atteints de diabète de type 2, sont identifiées par ces chercheurs de l’Université de Lund (Suède). Des modifications qui touchent particulièrement les gènes impliqués dans la production de l’insuline. Ces conclusions, publiées dans la revue PLoS ONE, confirment quele risque de développer le diabète de type 2 n’est pas seulement génétique, mais aussi épigénétique ou lié à des facteurs environnementaux.
Les cellules du corps contiennent notre patrimoine génétique ou ADN qui contient des gènes. Si nos gènes, hérités, ne peuvent facilement être modifiés, les modifications épigénétiques, induites par des facteurs liés à l’environnement et au mode de vie, vont affecter l’expression de certains gènes, dans un processus appelé méthylation.
Le Dr Charlotte Ling et ses collègues de l’Université de Lund ont analysé les cellules productrices d’insuline de personnes en bonne santé et de patients atteints de diabète de type 2. Leur analyse révèle des changements épigénétiques dans environ 800 gènes chez les personnes atteintes de diabète de type 2. Plus d’une centaine de gènes concernés pourrait contribuer à une production réduite de l’insuline, une cause sous-jacente majeure de diabète de type 2.
Mais, à partir de là, la question demeure : Ces modifications épigénétiques sont-elles une conséquence ou une cause du diabète ? Les chercheurs ont donc regardé si les mêmes modifications épigénétiques pouvaient intervenir dans d’autres conditions. Ils constatent en effet, que certaines d’entre elles interviennent chez des sujets sains, avec l’âge ou un IMC élevé. Ces résultats suggèrent que ces modifications contribuent aussi au développement de la maladie.
Les facteurs épigénétiques sont réversibles, c’est donc une nouvelle voie thérapeutique qui s’ouvre avec cette confirmation. Car les médicaments qui induisent des modifications épigénétiques –comme ceux utilisés dans le traitement du cancer et de l’épilepsie- pourraient alors contribuer à traiter le diabète.Cette étude met donc en évidence l’importance majeure de l’épigénétique pour le diabète de type 2.
Source: PLoS Genetics March 06, 2014 DOI: 10.1371/journal.pgen.1004160 Genome-Wide DNA Methylation Analysis of Human Pancreatic Islets from Type 2 Diabetic and Non-Diabetic Donors Identifies Candidate Genes That Influence Insulin Secretion
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