C'est quoi un fanum ?

Un fanum (pluriel fana ou fanums) est un petit temple gallo-romain ou britto-romain. Il présente un plan concentrique, le plus souvent carré ou circulaire, constitué d'une cella centrale (partie sacrée) fermée, entourée ou non d'une galerie. Il s'observe surtout dans les provinces Nord-Ouest de l'Empire romain.

Reconstitution (Belgique)

Ce type de temple est une évolution des temples celtiques (nemeton) qui, en bois au départ, se sont peu à peu monumentalisés. Les sanctuaires de Ribemont-sur-Ancre, de Corent et de l'abbaye Saint-Georges-de-Boscherville constituent de bons exemples, puisque, sous les monuments religieux d'époque romaine, ont été retrouvés leurs équivalents en bois datés, pour les deux premiers, de l'époque gauloise. Ainsi les fouilles de Jacques Le Maho sur le site de l'abbaye de Boscherville ont révélé l'existence de sanctuaires successifs, dont en premier lieu, un temple en bois (sans galerie de circulation), suivi en second lieu, d'un autre temple en bois (avec galerie de circulation), en troisième lieu, d'un temple en bois reposant sur un soubassement de pierre, et pour finir, un fanum en pierre (avec galerie de circulation).

On retrouve des fanums dans la majeure partie de la France, la Belgique, la Suisse, une partie de l'Allemagne, ainsi qu'en Grande-Bretagne, aussi bien dans les villes que dans les campagnes.

Fanum d'Oisseau-le-Petit (Sarthe), reconstitué d'après les vestiges existants

Ces temples auraient dû être fermés à la fin du IVe siècle sous le coup des lois impériales anti-païennes mais en réalité beaucoup sont progressivement abandonnés au cours de cette période, leur culte tombant en désuétude ou les personnes vivant autour de ces temples ayant migré.

L’étymologie du mot profane « qui n'est pas consacré, qui n'est pas initié, ignorant » est un emprunt direct au latin profanum (de pro « devant » et fanum « lieu consacré »).

On ignore l'utilité de la galerie qui entoure souvent la cella : elle pouvait vraisemblablement servir à une déambulation des fidèles autour de la cella, permettant ainsi se rapprocher de la divinité. Cette disposition expliquerait la phrase de Strabon : « les gaulois vénèrent leurs dieux en tournant autour ».

Cet édifice central est en principe toujours situé à l'intérieur d'un périmètre sacré. Cette limite est matérialisée par un fossé ou un mur.  Cette séparation sacré / profane est une caractéristique universelle du rituel religieux.

Le plan particulier des fanums est éloigné des modèles méditerranéens (temple romains), et marque ainsi la rencontre entre religions celtique et romaine.

D'après Wikipédia