Mardi soir sur TF1, après de longs développements sur les affaires et les polémiques qu'elles suscitent, des reportages essentiels pour notre information sur le fils de Zidane et la énième médaille au JO, je n'ai pas été surpris que le JT présente, en moins de deux minutes, une énième mesure de régression sociale, avec en prime un micro-trottoir des victimes qui faisaient la gueule et l'analyse neutre et objective de l'expert de service qui concluait ainsi le sujet : there is no alternative !
En l'occurrence, le conseil d'administration des caisses de retraites complémentaires a décidé le gel des retraites complémentaires, ce qui devrait rapporter quelques milliards d'euros et combler une partie de leur déficit.[1]
Si ces caisses sont déficitaires, elles le doivent aux politiques d'allégement du "coût du travail", et par conséquent, le paritarisme ne peut exonérer la responsabilité de l'actuel gouvernement dans cette décision.
En l'espèce, le paritarisme et le "dialogue social" permettent au pouvoir austéritaire de faire faire à d'autres, volontaires ou contraints, une partie du sale boulot de la régression sociale.
Quoi qu'il en soit, l'année 2014 sera très dure pour les retraités les plus modestes dont le pouvoir d'achat régressera en raison du gel des retraites complémentaires et du report de 6 mois de la revalorisation des pensions de base. Cette dernière mesure, très mesquine, montre le degré de cynisme des austéritaires qui nous gouvernent.
Évidemment, le recul du pouvoir d'achat des retraités aura des répercussions sur la consommation et l'activité économique, et in fine sur l'emploi. D'ailleurs, il s'ajoute à celui des smicards (pas de coup de pouce en faveur du SMIC) et des fonctionnaires (gel du point d'indice dans la fonction publique).
Aussi, la France demeure dans le cercle vicieux de l'austérité, de la régression sociale, des souffrances sociales, de l'endettement public, de la précarité, du chômage de masse, et de la récession économique.
Au niveau politique, l'austérité est source d'impopularité, d'autant plus que de changement d'orientation économique et sociale, il n'y a pas depuis l'élection de Moi Président normal : les conditions de vie des classes populaires et moyennes ne cessent de se dégrader, la pauvreté n'a jamais frappé autant de citoyen-ne-s alors que les richesses n'ont jamais été aussi importantes.
La gauche au pouvoir incarnée par Hollande, le PS et EELV est aussi impopulaire que sa politique. Toutes les forces républicaines qui ont porté l'austérité sont déconsidérées, même le Front de gauche malgré son opposition aux politiques austéritaires. Dans ce champ de ruines, seules l'abstention et le FN tirent leur épingle du jeu.
Les niveaux de désespérance politique et de souffrances sociales qui résultent des politiques austéritaires, conduites par un pouvoir impopulaire et déconsidéré, présentent quelques similitudes avec l'URSS de la fin des 70-80. A l'instar de Leonid Brejnev et de sa nomenklatura qui s'évertuaient à ajouter toujours plus de collectivisme et de bureaucratie dans une économie à la dérive et à bout de souffle, François Hollande ou Nicolas Sarkozy et leur oligarques s'astreignent à déréguler l'économie, conformément aux dogmes de l'idéologie néolibérale, malgré l'échec avéré de leur(s) politique(s)...
L'empire soviétique qui semblait indestructible a implosé en quelques années. Alors, combien de temps faudra-t-il à ce pouvoir oligarchique qui impose l'austérité néolibérale ?
Note
[1] la retraite complémentaire représente entre 1/3 et 2/3 de la pension totale de retraite