Les rejets de la centrale, détenue à 50% par l’entreprise française GDF, seraient responsables de la mort de 442 personnes entre les années 2000 et 2007.
L’Etat français détient 80% du capital de GDF : à l’heure de la transition énergétique française, les Amis de la Terre demandent au gouvernement l’arrêt du charbon et des énergies fossiles non conventionnelles et la redirection des investissements vers la sobriété énergétique, les économies d’énergies et les énergies renouvelables.
L’enquête ouverte par le juge d’enquête préliminaire de la Cour de Savone s’appuie sur les conclusions édifiantes d’un rapport de routine du Ministère de l’Environnement italien qui estime que la pollution émise par la centrale a causé la mort de 442 personnes entre 2000 et 2007. Pour le procureur, l’hospitalisation entre 2005 et 2012 de 1 700 à 2 000 adultes et environ 450 enfants pour des maladies respiratoires et cardiovasculaires serait également directement imputable à la centrale (1).
L’enquête met en cause le non-respect des normes environnementales et poursuit pour « catastrophe environnementale » et « homicide involontaire » Giovanni Gosio, l’ancien dirigeant de la centrale fraichement démissionnaire et son remplaçant Pasquale D’Elia (2).
« L’extraction et la combustion du charbon causent 18 200 morts prématurées en Europe par an(3) : c’est une énergie rétrograde et dangereuse, et il faut y mettre fin » dénonce Lucie Pinson, chargée de campagne pour les Amis de la Terre.
GDF, qui possède des centrales à charbon à l’étranger (Etats-Unis, Pologne, Australie), n’en est pas à ses premières difficultés en matière de risques sanitaires et environnementaux. Il y a quelques semaines, un feu se déclarait dans l’ancienne mine à charbon Hazelwood détenue par l’entreprise, menaçant la santé des résidents de la communauté de Morwell, en Australie (4). Pourtant, la compagnie continue de chercher à s’étendre et prévoit notamment d’investir dans des centrales à charbon en Afrique du Sud (5) et en Turquie (6).
« Deux problèmes se posent à ces investissements : d’une part, comme le montre la situation italienne, GDF se révèle incapable de gérer les risques sanitaires et environnementaux locaux du charbon. D’autre part, le charbon est l’énergie fossile la plus climaticide. Prétendre mener une transition énergétique en France tout en laissant une entreprise hexagonale développer des centrales à charbon à l’étranger relève de l’irresponsabilité, voire d’une certaine hypocrisie alors que la France s’apprête à accueillir la Conférence climat de l’ONU en 2015. » estime Malika Peyraut, chargée de campagne pour les Amis de la Terre.
L’association demande au gouvernement français et à GDF d’arrêter les projets charbon et de développer un modèle économique d’avenir vecteur d’emplois, basé sur la sobriété énergétique et les énergies renouvelables, et non dépendant d’une ressource finie polluante.