Interview : Hansel et Gretel

Nous l’annoncions ici lors de notre chronique dithyrambique du spectacle, nous avons eu l’occasion de rencontrer Anaïs Delva et Alexandre Faitrouni, les deux héros de Hensel et Gretel.

Un moment sympathique, juste après une représentation, pendant lequel nous avons pu discuter du conte, de leurs rôles et de leurs aspirations.

Bonne lecture,

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Bonjour à tous les 2,

Vous incarnez Hensel et Gretel dans le spectacle musical du même nom, comment êtes-vous arrivez dans cette aventure ?

Anaïs : En fait, lors d’une soirée avec Guillaume Beaujolais, dont je suis amie dans la vie, il m’a dit qu’il travaillait sur le livret d’Hansel et Gretel et je lui ai dit que jouer une petite fille ça me tenterait. C’est vraiment moi qui ai demandé à auditionner car jouer une petite fille, ce n’est pas tous les jours qu’on peut le faire, et ça ne sera pas non plus toute ma vie donc c’est le bon moment. Durant les auditions, il y a eu beaucoup de couples d’Hensel et de Gretel qui on été tentés, dont Alex et moi. Et comme nous sommes amis dans la vie et que, de base, nous avons ce relationnel ça fonctionnait de suite et ça séduit David Rozen le metteur en scène.

Vous connaissiez l’histoire de conte avant de jouer dedans ?

Alex : c’est un conte pour enfant qui est une référence en la matière et donc je connaissais l’histoire. Après, c’est vrai qu’il m’a fallu me replonger dedans mais j’ai repris plaisir à découvrir cette histoire grâce à la mise en scène faite sur ce spectacle qui est très colorée, même si le propos de l’histoire est toujours le même avec un fond triste.

Anaïs : Très peu car sincèrement ce n’était pas l’un de mes contes préférés (rires) j’ai vraiment appris à le découvrir et à l’aimer avec cette version. Le conte est très dur à la base, comme tous les contes en fait, on parle souvent de bien ou de mal, nous ne sommes pas au pays des bisounours (rires). Ici, je trouve vraiment l’adaptation intelligente car on garde le réalisme du conte en l’édulcorant un peu et en le rendant féerique.

Cette adaptation fonctionne bien aussi sur le public adulte d’ailleurs.

Alex : On voit beaucoup de spectacles musicaux pour enfants qui sont « faciles » c’est-à-dire très gnangnan, ici, le spectacle fonctionne pour les petits et les grands car il est très intelligent et à plusieurs lectures avec des blagues qui ne fonctionnent que sur les adultes.

Vos deux personnages sont de jeunes enfants et vous changez pour cela vos voix, est-ce simple à tenir sur tout le spectacle ?

Alex : C’est très fatigant, car on incarne les enfants qui sont très très jeunes et il a fallu adapter nos voix, surtout le matin. C’est un travail qui n’est pas simple. On a la chance d’avoir de très belles chansons mais très haute pour nos voix (rires).

Anaïs : De tous les rôles que j’ai eu la chance de faire, celui-ci est vraiment le plus fatigant, car c’est une connexion à 250 %, si on lâche ne serait-ce qu’une seconde, nous ne sommes plus crédibles en enfant. Dans un rôle d’adulte, parfois on s’amuse avec le partenaire, ont fait des petits clins d’œil ici il ne faut pas que cela arrive car ça se voit.

Vous avez proposé des choses pour mieux incarner ces enfants ?

Alex : Oui, pour la mise en scène, David a plutôt été à l’écoute de nos énergies et de ce que nous avions envie de proposer.

Anaïs : On a été pris aussi sur le spectacle, car des les auditions ont avaient d’emblée proposé quelque chose et qui fonctionnait.

Un enfant a fait un peu de bruit tout à l’heure, vous rendez-vous compte de ce genre de chose lorsque vous êtes sur scène ?

Anaïs : Pour le moment les salles sont très bien, on n’a pas eu trop de cris. Les enfants sont très attentifs, on les sent vraiment avec nous. On est tous les deux habitués à faire des spectacles pour les enfants et c’est très agréable dans les entendre rires car c’est un public très exigeant.

Alex : Cela peut être compliqué si le spectacle n’est pas de qualité, ils vont parler, crier, sortir. Ils sont très honnêtes et on a vraiment de la chance qu’ils aiment ce spectacle, et qu’ils nous le disent à la fin.

Au moment des saluts, on sent une vraie complicité entre tous les comédiens, il y a une bonne ambiance en coulisses ?

Anaïs : Il y a une bonne ambiance oui, et nous sommes une petite équipe donc c’est très agréable. En plus j’avais déjà joué avec Guillaume Beaujolais et David Koenig donc les connexions se sont faites rapidement.

Alex : Et on n’y pense pas souvent mais se retrouver à 8h45/9h au théâtre le matin ce n’est pas facile donc heureusement qu’il y a une bonne ambiance, sinon ça aurait été très compliqué de se réveiller de bonne humeur pour aller faire un spectacle.

Vous enchainez tous les deux les spectacles passant de grosses productions à des « moyennes », est-ce la même façon de travailler pour vous ?

Anaïs : L’implication personnelle est toujours la même car on a toujours le même devoir envers notre public. Après, chaque spectacle est un nouveau challenge et c’est vrai qu’il y a des productions dans lesquelles on peut se reposer plus sur d’autres gens. Par exemple pour Dracula, ont été beaucoup plus entouré car il y a une pléiade de coiffeurs, maquilleurs, habilleurs qui font qu’on a juste à se concentrer et à monter sur scène, mais personnellement je préfère m’occuper de tout donc j’aime autant être dans des petites structures.

Alex : On a une chance incroyable de pouvoir enchaîner ces spectacles et on se doit de prendre les mêmes plaisirs avec une grosse production où tout est mis en place par les techniciens qu’avec une équipe où l’on fait tout par nous-mêmes. Je pense que c’est la nature de l’artiste d’être ouvert à ce genre de choses.

Alexandre, toi tu cumules deux spectacles en même temps avec celui-ci et La Belle et la Bête, j’imagine qu’il faut un bon rythme de vie pour tenir le coup ?

Alex : Tu fais bien de soulever la question (rires). Ca demande en effet une hygiène de vie, qu’hélas je n’ai pas. J’ai beaucoup de mal à prendre du temps de repos pour moi, mais il faut le faire car, pour être honnête, j’ai mon corps qui a lâché pendant les deux spectacles. Et j’ai donc de la chance car Hensel est joué sur certaines dates par Sébastien Valter car c’est important de connaître ses limites. Je préfère assumer de très bons spectacles même s’il y en a moins, que faire une exploitation complète et prendre le risque de donner des représentations pas tops. Mais en ce moment je me reprends en main et ça va beaucoup mieux. Après j’assume complètement le fait d’avoir fait ce choix de deux spectacles simultanés  mais il y a un moment où il faut penser à sa santé.

Vous êtes déjà bien occupés tous les deux, mais avez-vous déjà des projets pour la suite ou des rêves de rôles que vous aimeriez incarner ?

Alex : Peut-être peut-on lancer une information sans en dire trop, mais normalement à la rentrée prochaine, tu ne retrouveras tous les deux sur quelque chose.  Personnellement je profite des rôles qu’on me propose, et qui vivra verra.

Anaïs : Moi, il y a des choses que je rêve de faire mais qui je pense de ce mot trop jamais en France pour diverses raisons malheureusement car ce sont deux œuvres qui ne sont pas adaptées à la France, et qu’aucune production, je pense, ne prendront pas le risque de les monter. Mais Elphaba dans Wicked et Maureen dans Rent, je peux le dire clairement, ce sont vraiment deux rôles que je crève d’envie de faire. Quant à la suite, j’espère continuer à faire de nombreuses comédies musicales et m’occuper de mes chansons en parallèle.

Le Mediateaseur remercie Anaïs Delva et Alexandre Faitrouni que vous pouvez retrouver dans Hensel et Gretel actuellement au Palais des Glaces.

Spectacle du 01/02/2014 au 24/04/2014, à 10h30 ou 11h00 les samedis, dimanches et vacances scolaires. Représentations supplémentaires les lundis 17 & 24/02 à 14h15 et en Avril les 14,15,16,17/04 et les 21,22,23,24/04 à 14h00, Grande Salle, durée : 1h10.