Un détective et un ancien footballeur américain vont être lié par une affaire de meurtre où se mouillent politique et organisateur de matchs...
La critique boyscout de Borat
Pour les jeunes de nos jours, Shane Black est le réalisateur du plutôt pas mal Iron Man 3 et encore ils ont dû vite oublier son nom (ce n'est pas ce qui les intéresse particulièrement. Mais pour les jeunes des années 80-90, Black symbolise à lui seul le cinéma d'action avec une certaine notion de la bourrinade efficace. "Nous ne sommes pas trop vieux pour ces conneries" des Armes fatales c'est de lui, idem pour le répertoire ahurissant de Last Action Hero. On peut même dire que Shane Black était le roi du pétrôle dans les années 90 en étant le scénariste le mieux payé de l'histoire du cinéma. Pour Le dernier samaritain, il empochera une enveloppe de plus d'1 million de $, ce qui relèverait de l'impensable de nos jours même avec un David S Goyer qui accumule les films à succès. Néanmoins, le script sera modifié notamment dans son dernier acte (le fils du sénateur était impliqué dans le groupuscule autour de la NFL) et tout au long du tournage. Le regretté Tony Scott regrettera amèrement ce tournage court-circuité par le producteur Joel Silver et la vedette Bruce Willis et dont il aurait failli se faire virer plus d'une fois. Le compositeur Michael Kamen livrera vite fait, bien fait sa partition par amitié pour Silver et Willis n'aimant pas le film. *
Des coulisses catastrophes pour un film qui marchera correctement gagnant le double de son budget. Reste à voir le film. The last boy-scout n'est pas une grande réussite, s'inscrivant dans la norme des buddy movies qui ont fait le succès de Shane Black (qui a signé L'arme fatale ou Au revoir, à jamais soit des films reposant sur des duos), avec leur lot de scènes d'action, des personnages noyant souvent leur desespoir dans l'alcool ou à la drogue (comme dans L'arme fatale), un méchant qui ne veut jamais mourir et si possible avec un gamin dans les pattes (ici Danielle Harris, la nièce de Michael Myers dans Halloween 4 et 5). Un schéma classique pour le scénariste qui peut apparaître comme roublard et ce malgré son efficacité toujours bien visible. Pas sûr que le scénario valait un tel prix et ce malgré que j'aime les films scénarisés par Shane Black. Si le schéma est classique, le film se révèle divertissant, Tony Scott insufflant comme à son habitude une efficacité qui a fait son succès en multipliant les scènes de bravoure. Comme par exemple le meurtre d'Halle Berry (renvoyant aux meurtres des compagnes de Martin Riggs) ou le final en plein stade donnant lieu à un touchdown particulier.
Les explosions sont également de mise avec un feu d'artifice en plein quartier que Black réutilisera pour une des séquences de Last Action Hero. L'intrigue s'avère assez simple et calibré pour les deux stars du film (enfin surtout l'une). Willis incarne le type à la John McClane porté sur la boisson depuis qu'il s'est fait viré des services secrets suite à une connerie d'un sénateur, quand Damon Wayans (l'un des frères, celui qui jouait dans la sitcom Ma famille d'abord) est un ancien joueur de la NFL confronté autrefois à des paris truqués et se noyant dans la coke depuis. Les deux vont être réunis à cause de la copine de Wayans jouée par une toute jeune Halle Berry qui se fait tuer parce qu'elle a trop d'informations. Si Willis joue le rôle suffisament bien pour être crédible, Wayans joue un peu trop la victimisation du pauvre joueur viré et sort souvent trop de vannes inutiles. Quant aux autres, il cabotinne souvent. Encore une fois, le film est relativement simpliste au niveau du scénario et ne révolutionne en rien le cinéma d'action. Il reste néanmoins un film sympathique, suffisament rythmé pour que l'on s'ennuie jamais et bien réalisé par Tony Scott. Ce dernier ose même des ralentis plutôt charmants fut un temps où John Woo n'était pas encore connu.
Un polar sympathique tenant à l'efficacité de la réalisation de Tony Scott et au charme de la plume de Shane Black.
Note: 12/20
* http://www.imdb.com/title/tt0102266/trivia?ref_=tt_trv_trv