Julio Cortázar sera au cœur du Salon à l'occasion du centenaire de sa naissance, célébré avec faste en Argentine.
La vignette de Rep donne une lecture hyper-politisée de la figure de l'écrivain, qui n'écarte même pas le côté guerrillero du personnage, bref un parfait contrepoint à ce que célébrait il y a quelques jours la une de La Nación avec l'inauguration très mondaine et diablement bling-bling d'un habillage criard pour le pavé de la place du Palais Royal à Paris (voir mon article du 8 mars2014).
Julio Cortázar est né il y a 100 ans, il est mort il y en a 30. Il y a un demi-siècle, il a écrit le génial roman Rayuela. Il est né à Bruxelles mais c'est l'un des plus rebelles et des plus lumineux Latino-Américains et il a œuvré pour la libération. (1) Jamais Cortázar n'aurait été élu employé du mois chez MacDo. (Traduction Denise Anne Clavilier)
Voilà qui est envoyé !
(1) La libération n'est pas un vain mot en Amérique du Sud. C'est le terme qui désigne l'épopée révolutionnaire du début du XIXème siècle, c'est celui qui a été utilisé au XXème siècle pour désigner un courant théologique qui voulait acclimater au sous-continent la doctrine sociale de l'Eglise élaborée dans le contexte européen de l'après-révolution industrielle, c'est celui qui a été adopté enfin par la révolution castriste à Cuba. C'est donc beaucoup plus ample qu'en Europe où ce mot désigne essentiellement la fin de la seconde guerre mondiale et renvoie non pas à l'avènement d'une ère nouvelle mais bien plutôt au rétablissement de l'ordre démocratique antérieur (et à l'Est, au passage de Charybde en Scylla, d'une dictature ignoble à une autre, tout aussi répugnante).