Je ne pense pas qu'il puisse y avoir une pensée révolutionnaire sans transcendance, c'est-à-dire sans possibilité de rupture. Par transcendance, je n'entends pas ce que les théologiens classiques ou dogmatiques entendent, mais d'abord le contraire du fatalisme: on peut vivre autrement, un moment de rupture est possible. Deuxièmement, le contraire de l'individualisme. C'est-à-dire, je pense que chacun de nous est responsable de l'avenir et du destin de tous les autres. Cette forme de transcendance, en nous rappelant qu'elle était la condition essentielle de toute pensée révolutionnaire, car si l'histoire était déjà déterminée, nous n'aurions pas besoin d'être révolutionnaires, il n'y aurait plus qu'à attendre que le socialisme naisse. Or, il ne peut naître que de l'effort de chaque jour.
Roger GaraudyLire l'entretien radio entier ICI