Un homme voit surgir dans son bureau ministériel la vivante image d'un amour passé. Cette femme finlandaise, Aino Laine, qui vient lui demander un visa, ressemble comme deux gouttes d'eau à Ilona, son amour de jeunesse. Belle Ilona qui s'est suicidée, le laissant seul. Sur fond de guerre menaçante et d'Europe en état de siège, Marai conte une journée hors du commun pour l'administrateur. Discutant avec la jeune femme, Aino Laine, ce qui signifie Unique Vague, il lui propose de passer la soirée avec lui à l'opéra. Puis dans son salon. L'occasion pour eux d'échanger et de se découvrir... enfin, tout en restant dans le non-dit, le mystère et la méfiance réciproque ! Qui est Unique Vague ? Que s'est-il passé avec Ilona ? La vie propose-t-elle une deuxième chance au héros sans nom du roman ? Quant aux mouettes du titres, que l'on croise lors d'une promenade, elles sont semblables à Vague Unique et viennent de sa contrée : "Elles sont arrivées en provenance de pays lointains plongés dans la nuit, elles ont survolé l'hiver et la guerre avec une ardeur muette, elles ont cherché dans l'infini des champs d'azur, flairant, tâtonnant, le chemin qui les mènerait vers des températures un peu moins basses et des fleuves charriant des blocs de glace moins compacts."
A travers cette simple journée, nous explorons la subtilité de la psychologie et des rapports humains, avec une atmosphère à la fois très ancrée dans le temps (les années 1940) mais aussi très onirique. Une fois dépassée la simple découverte mutuelle, les personnages s'interrogent sur le destin. Un roman qui s'écrit par petites touches, qui construit progressivement des personnalités. Il se lit de la même façon, en prenant le temps de peser les mots, d'en chercher les sous-entendus et en savourant cette belle langue classique.