C'est à l'occasion du récent Mobile World Congress que l'entreprise présentait sa vision pour de nouveaux services mobiles, avec son partenaire dans cette opération, Syniverse. La première phase, actuellement en expérimentation, se concentre sur la lutte contre la fraude : après que le porteur de carte ait accepté d'être géolocalisé via son téléphone mobile, ses transactions à l'étranger pourraient être automatiquement validées ou refusées par la confirmation de sa position à proximité du lieu de l'achat.
Le bénéfice potentiel d'une telle option est double. En effet, non seulement une partie des tentatives de malversation – par exemple, après un clonage de carte – deviendrait plus facilement détectable mais, de plus, une forte proportion des rejets d'autorisation inappropriés – qui représenteraient 50 à 80% des transactions refusées à l'étranger – pourrait aussi être évitée, pour une plus grande satisfaction des utilisateurs. Moins d'incidents et moins de fausses alertes, voilà décidément une promesse attractive !
Malheureusement, il existe une limitation sérieuse à ce dispositif : pour fonctionner, il nécessite une connexion réseau, or 70% des voyageurs internationaux désactiveraient le mode « données » de leur smartphone lorsqu'ils quittent leur pays d'origine, vraisemblablement en raison des coûts d'itinérance prohibitifs.
Qu'à cela ne tienne ! La prochaine étape pour MasterCard et Syniverse (qui a des accords avec plus de 1 000 opérateurs de télécommunications dans le monde) sera de leur proposer un forfait adapté, directement sur leur appareil, dès leur arrivée à destination. Et pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? Le client ainsi connecté et géolocalisé – pour sa propre sécurité – pourra ensuite recevoir des offres et promotions personnalisées, toujours pertinentes quel que soit l'endroit où il se trouve.
La stratégie adoptée – plus ou moins assimilable à un cheval de Troie – est intéressante pour sa manière de contourner les possibles réticences des consommateurs vis-à-vis de la géolocalisation : l'argument de la lutte contre la fraude est certainement un bon moyen de les convaincre. Qui plus est, la focalisation sur les voyageurs – une catégorie probablement plus aisée que la moyenne des porteurs de carte – est un atout supplémentaire pour l'attractivité de l'offre marketing à destination des commerçants…