La collecte des données personnelles peut désormais s’effectuer sans entrave à la vie privée des utilisateurs.
Même si la connaissance et l’étude statistique des données personnelles permettent de comprendre les tendances de consommation, le respect de la vie privée des utilisateurs reste un sujet délicat à maîtriser. Aniket Kate, en charge du groupe de recherche des « Systèmes Cryptographiques » au sein du Cluster d’Excellence de l’Université de Sarrebruck a donc développé une nouvelle méthode cryptographique dont le logiciel nommé « Privada » qui permet de collecter des données tout en respectant la vie privée des utilisateurs. Ce logiciel, présenté pour la première fois à l’exposition CeBIT à Hanovre, a pour objectif de trier en amont les données afin de choisir ce qui sera ensuite diffusé.
Données collectées et vie privée respectée : le duo gagnant
Le principe est simple : permettre aux utilisateurs de contrôler leurs données et les envoyer à plusieurs serveurs différents qui devront alors collaborer pour rassembler ces données afin de dégager une tendance, tandis que les données isolées ne pourront pas être décodées. "Ainsi, les propriétaires de sites Web pourront toujours observer que leur site est visité principalement par des femmes d’âge mûr, mais rien de plus" explique Kate. Toutefois, deux menaces lors du rassemblement des données sont encore à dénombrer : le lieu et la manière dont les données sont collectées et lors du partage de ces données entre les serveurs. Il faut que ce procédé se fasse dans le respect de la vie privée des utilisateurs, c’est donc principalement là que le problème se pose.
Les consommateurs veulent un contrôle sur leurs données
Malgrè cela, Aniket Kate préfère se concentrer sur le fait que "de nombreux fournisseurs de sites Web collectent des données mais seulement quelques-uns d’entre eux le font sans violer la vie privée des utilisateurs". Un moindre mal donc, mais qui s’inscrit dans une tendance. En effet, de nombreux projets d’entreprises ont vu récemment le jour pour donner le pouvoir aux consommateurs afin qu’ils tirent parti du partage de leurs données. Ils veulent contrôler leurs informations personnelles et se les réapproprient. Ainsi, on estimerait à un trillion d’euros la valeur du marché des données personnelles d’ici à 2020.