Un nouveau type de systèmes électroniques permettrait d'analyser le mouvement des yeux lors de la lecture d'un document afin de quantifier les habitudes de lecture.
A l'heure du Quantified Self,il est facile d'évaluer et de contrôler sa qualité de vie, les applications pour Smartphones concernant la nutrition ou les performances sportives étant les plus populaires. Ce phénomène ne s'applique plus seulement au champ du bien-être et s'étend désormais aux informations cognitives. Si des accessoires portables tels que les bracelets Fitbit ou FuelBand permettent de compter le nombre de calories brûlées ou de pas marchés, bientôt leurs homologues lexicographiques devraient voir le jour. ’est en tout cas, ce que tente de faire émerger Kai Kunze, professeur à l'Université de la Préfecture d'Osaka au Japon, avec sa technologie de "tracking d'activité cognitive" qui a la possibilité de mesurer la quantité de mots lus par le cerveau, la rapidité de lecture ou encore si la lecture est faite de manière attentive ou en diagonale.
Une technologie basée sur la reconnaissance de l'activité cognitive
Ceux-ci ,s’appuyant sur des technologies proches de l’oculométrie (eye-tracking), pourraient permettre, entre autres, d’améliorer ainsi l’expérience de lecture de leur utilisateur. Ainsi, c’'est à l'aide de lunettes infrarouge, les "eye-tracking glasses"portés par des volontaires que Kunze évalue avec 94% de précision le nombre exact de mots assimilés par le lecteur et la vitesse à laquelle ils ont été lus, le tout grâce au mouvement des yeux. En effet, ce procédé s'appuie sur l'électro-oculographie (EOG), une alternative à l'électro-encéphalographie (EEG) jugé trop bruyant et chronophage. Les types de supports lus jouent également un rôle dans la manière dont les yeux bougent suivant la mise en page du document. Les lunettes ont donc la possibilité de discerner si un lecteur s'attarde plus sur une revue universitaire, un magazine ou bien un roman.
Favoriser la "lecture active" sur les écrans
Ce tracker d'activité cognitive permettrait ainsi aux lecteurs de connaitre le temps qu'ils passent à s'informer, étudier, lire des textes instructifs, et à l'inverse, mesurer le temps passé sur des sites de divertissement. Kunze souhaiterait en quelque sorte transposer la lecture active, le fait de prendre des notes ou surligner un document, propre au support papier, sur les écrans des appareils électroniques. Cette technologie de la reconnaissance de l'activité cognitive pourrait révolutionner l'expérience du lecteur en changeant le contenu éditorial de manière dynamique : adapter la typographie à l'humeur de l'observateur, insérer du contenu multimédia lorsque l'attention du lecteur vient à baisser, etc.