Et si c’était vraiment le déluge, cela
qui, vague après vague, jour après jour,
chasse jusqu’au fond les vieux papiers
les vieux amours, les visages, les lumières
les maisons sur leur toit, baleines échouées
si c’était vraiment lui, ce long frisson
comme un corridor qui nous traverse
quand la trompe du marchand de poisson
retentit dans l’air humide,
resterions-nous ainsi comme une barque vide
dans l’ombre sans bouger
attendant que le passeur endormi
ressoude les deux rives ?