Des hélicoptères pour lutter contre la désertification médicale de la France.
Publié le 11 mars 2014 par ToulousewebEt si la France était en train de changer d'époque en matičre d'évacuation sanitaire ? On se souvient des promesses du candidat François Hollande lors de sa campagne pour la présidentielle. Celui-ci avait dit qu'il fallait garantir un accčs aux urgences en moins de 30 minutes d'ici la fin du quinquennat. La promesse est -pour une fois- tenue puisque d'ores et déjŕ 43 SAMU sont équipés d'hélicoptčres d'évacuation sanitaire. Ceux-ci effectuent en moyenne 600 heures de vol par an, étant en alerte 24h sur 24. Durant l'année 2 000, 20 000 intervention héliportées ont été effectuées : 13 000 par les hélicoptčres des SAMU, le reste étant couvert par les machines de la Protection civile, de la gendarmerie et des pompiers.
L'équipement des régions se poursuit, Saint Pierre de la Réunion aura bientôt son hélico de męme que Chalons sur Saône. Une commande groupée de 6 appareils a été annoncée par les Agences régionales de santé de la région Centre et Haute Normandie. 5 machines sont prévues dans la région Paca, 3 en Bourgogne pour les hôpitaux de Chalons sur Saône, Auxerre et Dijon. Tours, Orléans, Rouen et Châteauroux seront bientôt servis. D'autres sont prévus pour la Picardie pour équiper Lens et Amiens. Arras et Lille sont en négociation.
A terme ce sont 66 hélicoptčres qui devraient porter les cocardes du SAMU. Un médecin, le Dr Nicolas Letellier, président de la FHSH, la fédération française des hélicoptčres hospitaliers, se réjouit de l'engagement du gouvernement en faveur des voilures tournantes. Le Dr Letellier, qui exerce ŕ l'hôpital de Dreux a été précurseur dans ce domaine, il remarque que seulement 35% des vols sont des vols d'urgence et 65% sont des transferts de patients entre un petit hôpital et un plus grand. Il remarque aussi que les hélicoptčres ne suffisent pas. Ť Il faut absolument dit-il créer des médecins correspondants car dans les zones isolées, il faut pouvoir prendre en charge des patients aprčs un accident de moto ou une crise cardiaque ť. L'idée est donc de former des médecins généralistes afin de prendre en charge les urgences médicales. Ceux-ci existent déjŕ dans une vingtaine de départements mais ils sont peu nombreux car la cote de l'acte fait en urgence est dissuasive, 46 euros seulement. Ce qui est ridiculement bas vue la responsabilité engagée, estime le syndicat MG France.
Comment sont financés ces hélicoptčres qui sont en général des EC 135, des Écureuils, des Dauphins, des Agusta 109 et des MD 900. Tout simplement par les économies réalisées par les agences régionales de santé en particulier par la fermeture de certains blocs opératoires jugés dangereux par leur manque d'activité ou leur vétusté. Il s'agit donc d'une nouvelle répartition des budgets et non pas d'un budget spécial d'investissement destiné ŕ ces nouveaux hélicoptčres.
Le Dr Letellier met aussi en cause la complexité des rčglements. Tous les appareils des SAMU doivent ętre bimoteurs. De ce fait les Écureuils monomoteurs ont dű ętre retirés du parc. D'autre part dans les zones non connues, il faut 2 personnes ŕ l'avant, un pilote et un assistant et 2 personnes ŕ l'arričre, un médecin, un infirmier et le patient. Ť Du coup, dit-il, on prend des machines avec toutes les options, pilote automatique, systčme tęte haute de navigation ť, ce qui fait évidemment monter l'addition. Reste qu'avec le nouveau systčme, l'hélicoptčre prouve qu'il est indispensable pour sauver des vies. Les riverains des hôpitaux lui pardonnent d'ętre légčrement bruyant !
Au tableau d'honneur cette semaine, Jean-Yves Le Gall président du CNES a reçu ŕ Washington l'Aviation Week's Laureate Award catégorie Espace. C'est la premičre fois qu'un Français est distingué dans cette catégorie par notre confrčre Aviation Week and Space Technology. Également distingué au cours de la męme cérémonie, Dassault Aviation et la direction générale de l'armement (DGA) pour le premičre grande plate forme aérienne furtive en Europe, le drone nEUROn.
Enfin Air France a célébré vendredi dernier la Journée de la Femme en faisant décoler de Roissy un A 380 dont l’équipage était composé de 24 femmes, pilote et copilote compris. L'A 380 s'est posé ŕ Johannesburg sous les applaudissements des passagers.
La chronique aeromorning.com de Gérard JOUANY