En un après-midi, je me suis concentrée sur trois pièces: L'Avare, George Dandin et Le Tartuffe.
Criez haro sur la Blonde qui n'a pas lu L'Avare!
En fait, j'avais lu La Marmite de Plaute (pièce qui a largement inspiré Molière), j'avais vu quelques extraits de L'Avare avec De Funès et j'avais étudié par extraits celui de Molière par conséquent l'envie de lire cette pièce s'est dissipée au fil de mes années scolaires et estudiantines. L'erreur a été réparée le week-end dernier.
Même si je connaissais le sujet, même si j'avais étudié quelques extraits, je ne me suis pas ennuyée un seul instant. Molière est intemporel car cette pièce peut encore avoir des échos dans notre société contemporaine et dans ce dilemme éternel: amour ou argent?
C'est drôle car c'est réaliste; c'est démesuré, c'est caricatural, mais c'est sa façon de mieux corriger les vices humains.Par curiosité, j'ai regardé diverses adaptations par extraits. Cette interprétation très juste et moderne me plait:
J'ai vu aussi qu'il existait une -parmi tant d'autres- mise en scène de deux heures. Je pense très sincèrement que c'est trop pour une telle pièce. L'Avare doit être rapide pour cibler les vices au mieux. Comme c'est une pièce qui repose sur un comique de répétition. Il faut qu'elle soit dynamique avec des fanfaronnades, des cabrioles et des comiques de geste et non des longueurs et des profondeurs.
J'ai ensuite lu Le Tartuffe.
Quand on a lu, étudié, décortiqué, réétudié, fait étudier, et refait étudier Dom Juan, Le Tartuffe peut perdre de sa superbe. Dom Juan et Le Tartuffe sont des alter ego: ce sont deux impies; deux menteurs, des libertins que Molière critique. A travers eux, ce sont tous les courtisans hypocrites et malveillants que Molière tacle.
Enfin, j'ai lu George Dandin. Je ne connaissais pas vraiment. J'ai été agréablement surprise. J'ai trouvé cela d'une drôlerie formidable. George Dandin est une sorte de paysan parvenu. Il a épousé Angélique, une jeune femme d'une condition plus élevée que la sienne. Il découvre qu'elle le trompe avec Clitandre. Il tente d'en avertir ses beaux-parents qui le méprisent à cause de sa basse condition d'origine. A chaque fois qu'il leur prouve qu'il est cocu, le couple Angélique-Clitandre aidé par la suivante d'Angélique, Claudine, s'en tire à bon compte avec des tours de passe-passe. Le duo de serviteurs Claudine-Lubin n'est pas sans rappeler les paysans amoureux Pierrot et Charlotte dans Dom Juan. Dandin est cocu, humilié et toujours décrédibilisé.