Grand rendez-vous annuel de l’auto-satisfaction, les trophées UNFP de la ligue 1 auront lieu le dimanche 11 mai. Sont nommés pour le joueur de l’année de L1 : Karim Benzema, Mamadou Niang, Jérémy Toulalan et Geraldo Wendel. Campagne à (dé)charge.
Karim Benzema :
Si l’on se réfère à l’équivalent Anglais, c’est bien le meilleur buteur du championnat de France qui devrait être couronné, puisque c’est Cristiano Ronaldo qui a soulevé l’encombrant trophée Outre Manche le week-end dernier avec ses 28 buts en 32 matches. Soit 4 buts tous les cinq matches. Après tout, le buteur Lyonnais de 20 ans en est à 19 en championnat (et fait oublier que Pauleta fut meilleur buteur de L1 la saison passée avec 15 buts) et même 32 buts toutes compétitions confondues. Ce n’est pas rien.
La nouvelle perle du football Français mériterait volontiers telle consécration si l’on avait au moins l’assurance qu’elle reste chez nous encore un an ou deux. Et si Aulas a déjà mis un prix, aussi exorbitant soit-il, sur son poulain c’est que l’idée commence à faire son chemin. Du coup, de peur qu’un tel drame se produise, il est préférable d’énoncer 3 raisons pour que ses pères ne donnent à Benzema une nouvelle raison de renégocier son contrat, prolongé il y a à peine deux mois :
- Regarder Jean-Michel Aulas crier au complot parce que Benzema est devenu le meilleur vendeur de maillot du club, c’est un signe ça ! Bordel, Monsieur !
- Le meilleur joueur de la Ligue 1 ne peut se permettre de vendanger des buts tout fait comme contre Monaco et Caen. L’expression existe déjà ! Faire une Benzema !
- Quand on y pense, il n’a marqué que 7 buts sur la phase retour, soit autant qu’Amara Diané sur la même période. Fernando Cavenaghi en est à 14, lui !
Mamadou Niang :
Si on me l’avait dit ça ! Qu’un jour, un ancien strasbourgeo-messo-troyen serait nommé à une telle distinction ! Il de quoi arracher toutes les dents de Jacky Duguépéroux ! Et pourtant, le Sénégalais en a fait du chemin ! Au bout de sa troisième saison olympienne, qui est aussi sa plus aboutie, Niang est devenu plus indispensable que Samir Nasri et certainement autant que Lorik Cana. Le tout en évoluant rarement dans l’axe, mais plutôt sur le côté droit. Pas étonnant de voir l’Ohème avoir un coup de mou pendant l’hiver alors que Mamadou s’est en allé jouer la CAN au Ghana. Aujourd’hui définitivement différencié d’Ibrahima Bakayoko, le numéro 11 touche du doigt une consécration légitime par sa régularité et sa progression sous ses les couleurs olympiennes inscrivant 10 buts en Ligue 1 la première année, puis 12 la suivante et donc 16 aujourd’hui. Trois raisons de ne pas ajouter un trophée aux côtés des deux plateaux (vide-poche) de la coupe Intertoto chez Robert Louis Dreyfus :
- Z’êtes sûr qu’il n’y a pas un air de famille avec Bakayoko quand même ?
- C’est quand même un gars qui a joué à Metz…Qui plus est avec Emmanuel Adebayor ! Si, si une saison en ligue 2 ça compte quand même !
- Le Havre, Troyes, Strasbourg… Grégory Paisley va croire qu’il a ses chances pour l’année prochaine.
Jérémy Toulalan :
Si l’on réfère à Jean-Michel Larqué (ouais je sais, j’ai des références de haut niveau), il est le successeur de Claude Makélélé dans le rôle du gars en équipe de France qui a une déformation génétique et compte en fait trois poumons. Sobre, discret, abatant un travail défensif de titan et trouvant même le moyen de suivre les actions, l’ancien Nantais de 24 ans se fait surtout remarquer quand il n’est pas dans l’entre jeu lyonnais où tout de suite ça va moins bien. Sans marquer le moindre but depuis son arrivée entre Saône et Rhône, Toulalan n’a pas vraiment de quoi faire grimper au rideau sur montage vidéo, malgré une attitude attirant n’importe quel recruteur british. Il sera certainement quatrième du scrutin, mais à l’image du ballon d’or, ce ne sont pas les joueurs de l’ombre que l’on honore alors bon, pourquoi lutter ? Ce ne sera donc pas dur de trouver trois raisons de ne pas voter pour lui :
- À vouloir tout faire comme Makélélé (35ans), Toulalan a déjà de précoces cheveux blancs.
- Si Toulalan devait être joueur de l’année de Ligue 1, Paolo Maldini aurait déjà eu le ballon d’or.
- Deux titres de champions de France, deux trophées des Champions, le palmarès est déjà bien joli jusqu’à ce qu’apparaisse la Peace Cup !
Geraldo Wendel :
11 buts, 7 passes décisives, Wendel est certainement le joueur le plus complet des quatre nominés. Régulièrement joueur à abattre dans les rangs adverses, son entente avec Fernando Cavenaghi a éclaté au grand jour lors de la seconde partie de saison. Mais au prix de cette blessure contractée à Gerland après le tacle à la mode Martin Taylor d’Anthony Réveillère qui a fait coulée beaucoup d’encre. Prix officieux du joueur en carton de l’année de la rédaction devant Jérôme Rothen, le Brésilien manque encore de physique pour renouveler ses belles performances. Seul joueur à avoir inscrit un but de la tête hors de la surface de réparation (contre le PSG 3-0), Wendel fait figure d’outsider et pourrait bénéficier d’un report de voix de la profession favorable en cas de retour inespéré du scapulaire dans la course au titre.
Trois raisons de s’y opposer farouchement :
- Cette étrange tête en forme d’ampoule électrique.
- Éviter de voir Wendel signer à Lyon l’été prochain quand Govou et Ben Arfa seront partis parce que Perrin sera finalement resté.
- La honte ! le meilleur joueur de ligue 1 n’est même pas international !