À force de parler du maintien ou pas en ligue 1, on en oublie la ligue 2. Pour certain c’est un pays merveilleux où le champêtre l’emporte sur les paillettes et dont les trois meilleurs montent en ligue 1 en fin de saison.
Si l’on demande aux messins et aux nantais quel est leur meilleur souvenir de footballeur récent ? La dernière saison en ligue 1 (moribonde, pathétique, sanctionné d’une descente) ou bien la dernière en ligue 2 (avec un projet sportif, une unité, un fond de jeu au moins relatif et surtout plein de victoires) ? D’Éric Cubiller à Frédéric Da Rocha en passant par Tony Heurtebis la ligue 2 recueillera l’unanimité des suffrages, c’est dire. D’ici une grosse dizaine de jours ce sont Le Havre, Nantes et vraisemblablement Grenoble qui vont monter.
Le Havre Athletic Club
Les Havrais sont champions à deux journées de la fin, le cinquième titre à cet étage. Le record à égalité avec Lille. Sur le podium 36 journées sur 38, meilleure défense (29 buts en 36 matches), meilleure attaque (60 buts) n’ayant connu que trois fois la défaite (en déplacement contre Libourne Saint Seurin, Sedan et Troyes) et jamais (et c’est le seul club avec Nancy des deux championnats professionnels) à domicile, le doyen des clubs Français réalise là une bien belle saison. À l’image de son serial buter : Guillaume Hoarau, 28 buts à lui tout seul, évidemment meilleur buteur du championnat. D’ailleurs, le Havrais, en fin de contrat, s’est engagé avec le Paris Saint-Germain. Mais pas con comme n’importe quel Johan Gouffran, le Réunionnais dispose d’une clause annulant le contrat si le club de la capitale avait la mauvaise idée de descendre en ligue 2. Il sera libre de s’engager ailleurs durant l’été ou de rester au HAC.
L’idée pas conne d’ici la fin de saison : Éviter de faire 0-0 contre Clermont et Bastia, parce qu’avec quatre nuls sur les 5 derniers matches, ça devient pénible. Autant éviter de prendre cette mauvaise habitude avant de monter.
L’idée pour la saison prochaine : Virer cet hideux sponsor « marché U ».
Le Football Club Nantes
Après un an de pause afin de renouveler les stocks, la chasse au canari sera à nouveau ouverte l’an prochain en ligue 1. La faute, en partie, à l’équipe de Reims qui est venu prendre 5 buts à La Beaujoire à l’ouverture du championnat le 30 juillet dernier. Pas le temps de gamberger, les hommes de Michel Der Zakarian ( qui va bientôt faire ses bagages vu que les patrons souhaitent faire venir Henri Michel) se sont retrouvés en tête du championnat. Hormis une défaite au Havre au mois d’août, les Nantais ont occupé la tête du championnat jusqu’à la 16è journée assurant dans l’esprit de ses adversaires que la maison jaune et verte allait remonter aussi vite qu’elle n’était pas descendue. Sans véritable fond de jeu, ni vraiment de projet sportif, le FCN (le A de Atlantique a volé entre temps) réussit la double performance de remonter l’année de sa descente et de faire passer son plan social sans trop de casse. Nantes a inscrit 54 buts (2è attaque) mais aucun de ses joueurs ne dépasse les 10 buts jusqu’à présent. Sans spectacle, le danger vient néanmoins de partout à l’image d’un Nicolas Goussé qui revit avec ses 9 buts ou encore de Mamadou Bagayoko (10 buts). La trouvaille de la cellule recrutement du FCN c’est le petit Filip Djordjevic qui en débarquant de l’Étoile Rouge de Belgrade, chère à ce bon vieux Branko Boscovic, inscrit 6 buts en 16 matches. Une jolie adaptation qui devrait faire gagner plusieurs précieuses semaines aux canaris la saison prochaine, même si Waldemar Kita annonce haut et fort jouer la fin du premier tiers du classement.
L’idée pas conne d’ici la fin de saison : Gagner un match (réception de Guingamp, déplacement à Reims) parce que Nantes reste sur deux nuls (à Angers 0-0 et contre Montpellier 1-1) et une défaite à Amiens 2-1 le week-end dernier.
L’idée pas conne pour la saison prochaine : Obtenir le prêt de Mickael Landreau, raser la moustache d’Heurtebis.
Le Grenoble Foot 38
Grenoble c’est la grosse côte de cette saison en ligue 2. On aurait volontiers laissé Troyes, Sedan, Bastia voire Montpellier accompagner Le Havre et Nantes en ligue 1. Mais les ptits gars de Mehmet Bazdareric ont fait plaisir à leur Japonais de Président (Kazutoshi Watanabe) en étant dans les temps de passages dès le début de saison. L’hiver pointant le bout de son nez, les Isérois ont un peu calé alignant trois défaites de rang en championnat entre la 17è et la 19è journée (plus son élimination en coupe de France aux tirs au but face à Montpellier). À cela il a fallu ajouter gestion d’un nouveau stade avec l’inauguration du Stade des Alpes à la mi-février. Si les coéquipiers de l’ancien Lillois Grégory Wimbée ont fait 2-2 contre Amiens pour leur premier match aux Alpes, il n’y a pas eu de syndrome Emirates Stadium. Tant mieux car à l’époque on voyait davantage Troyes et Bastia se disputer le troisième ticket pour la L1. Mais au sortir d’une huitième défaite à Nantes (1-0), les Grenoblois décidèrent ne plus perdre un match et restent aujourd'hui sur un gain de 21 points sur 27 possibles. Mieux que Le Havre (19) et Nantes (13) sur la même période. Cette série positive est à mettre en parallèle avec la série catastrophique de Troyes a perdu 4 matches de rang avant de faire 4 nuls de suite et de perdre encore à Ajaccio (1-0) le week-end dernier. On parle encore de montée ? Pourtant plus expérimentés, les troyens ont craqué dans le sprint final.
L’idée pas conne d’ici la fin de saison : Essayer de gagner un match par trois buts d’écart ou plus. Comme ça, pour voir ce que ça fait…
L’idée pas conne pour la saison prochaine : Éviter de battre le record de Brest saison 1979-1980 dans l’élite du football français à 20 clubs : 19 points.